C’est à Viry-Châtillon qu’en avril dernier, le jeune Shamseddine, 15 ans, avait été lynché à mort près de son collège. Un drame qui avait suscité beaucoup d'émotion dans tout le pays. Depuis, il y a eu Elias, 14 ans, tué pour son portable dans le XIVe arrondissement de Paris. Un lycéen de 15 ans poignardé à Bagneux, un autre tabassé à Bobigny…
"À chaque fois qu'il y a un prénom supplémentaire, on s'interroge : À quel moment ça va s'arrêter ?", questionne Jean-Marie Vilain, maire de Viry-Châtillon.
"Il n’y a pas de solution miracle. On a, à chaque fois, des prises de conscience. Moi, je me souviens de la visite du Premier ministre à l'époque à Viry-Châtillon pour évoquer le sujet et c'est vrai que les mots avaient été forts. Mais on parle toujours de prise de conscience", ajoute l’édile.
Pour Jean-Marie Vilain, à chaque fois que ce genre d’événement se passe, "toutes ces familles qui sont touchées, ça doit remuer le couteau dans la plaie. Pourquoi on ne bouge pas ?" , interroge le maire de Viry-Châtillon.
L’élu évoque "un sentiment d'impuissance sur cette ultra violence", mais il estime que baisser les bras "serait la pire des choses". Et de poursuivre : "Il y a quand même des choses qui sont faites". "On a senti à Viry qu'il y avait eu une vraie prise de conscience. On voit que les jeunes sont plus sensibles à toutes les actions qui sont faites", indique Jean-Marie Vilain. "On a senti le jour où cette marche blanche a eu lieu à Viry-Châtillon, il y avait 2000 personnes dans la rue… de tous âges, de toutes conditions, de tous les quartiers…Ça marque profondément les esprits", raconte le représentant de la ville.
Gabriel Attal, qui était alors Premier ministre, s’était déplacé à Viry-Châtillon, une dizaine de jours après la mort de Shamseddine. Il avait alors prononcé un discours, appelant à un sursaut d’autorité. "Je veux que ces drames cessent", avait-il exhorté. Près d’un an plus tard, les violences persistent. Pour Jean-Marie Vilain, la situation politique instable du pays, notamment depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, pourrait expliquer, au moins en partie, le statu quo. "Forcément, ça repousse des décisions qui sont importantes pour la France. Il est temps de mettre ça sur la table et de se décider à ce qu’au niveau législatif, on prenne des décisions fortes", fustige-t-il.
Une proposition de loi de Gabriel Attal devrait être débattue la semaine prochaine à l'Assemblée. Des sanctions, notamment pour les parents absents aux convocations des juges des enfants. Le maire de Viry-Châtillon se dit favorable, "à condition qu'on insiste aussi pour que lorsqu'il y a des familles monoparentales, le conjoint soit présent aussi". Selon lui, il est "trop facile de mettre des femmes isolées qui se retrouvent avec leurs enfants et qui travaillent et donc n'ont pas le temps de gérer cette éducation. Les papas sont bien tranquillement à 500 km et se délaissent complètement de cette responsabilité", déplore-t-il.
Sur la question de la justice des mineurs, des peines plus lourdes, de la révision de l'excuse de minorité, Jean-Marie Vilain estime que "c'est une partie de la réponse". Pour l’édile, "l’autre partie de la réponse, c'est éduquer les parents".
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