ÉDITO - Inflation : la baisse des prix est-elle partie pour durer ?
Pour ce second mois de baisse consécutive du panier RTL, Martial You se demande si la baisse des prix dans les magasins traduit la fin de l'inflation.
Le panier RTL, acheté dans deux des supermarchés suivis depuis octobre 2021, un Carrefour de région parisienne et un Leclerc de Tours, affiche 10 centimes de moins sur un mois. Sans parler de chute vertigineuse, sur un panier aux alentours de 30 euros, les hausses et les baisses sont homéopathiques. La tendance des produits-phare du charriot de toutes les familles est aujourd'hui à la baisse, comme l’huile de tournesol, le lait ou les spaghettis. Surtout, la chute est deux fois plus importante qu’il y a un mois, avec 10 centimes contre 5 centimes en juin.
Deux mois de baisse consécutive signifient qu’un mouvement s’est enclenché et une belle marge de progression est donc possible à la rentrée. Toutefois, les prix baissent à Paris mais montent fortement à Tours, ainsi l’été risque d’être une période atypique car on sait que les prix ont tendance à monter comme les températures sur les lieux de vacances, ce qui peut fausser la donne.
Notamment, Leclerc a déjà très fortement baissé ses prix ces derniers mois pour revendiquer l'image de l'enseigne la moins chère. Aujourd’hui, alors que des enseignes nationales comme Carrefour peuvent accentuer leurs baisses, Leclerc est arrivé au bout de sa marge de manœuvre et se retrouve contraint de remonter certains tarifs.
Une tendance incontestablement orientée à la baisse
Les négociations commerciales avec les marques nationales ne se retrouvent pas tout à fait dans les baisses de prix, donc le gouvernement va remettre un coup de pression à la rentrée, qui pourra se traduire par des baisses de prix. Pour l’instant, les grandes surfaces profitent aussi le plus longtemps possible des baisses de tarifs sur leurs MDD, ce qui leur permet de gagner des parts de marché et de fidéliser leur clientèle.
Le prix des matières premières comme les céréales, le pétrole et le gaz étant en baisse, les prix des produits transformés vont continuer à baisser car le coût de la production est moins élevé. Par exemple, le coût du gaz ou du transport est revenu à un niveau équivalent à celui existant avant le début de la guerre en Ukraine. De plus, à la pompe, le litre de SP98 vaut actuellement entre 1,85 et 1,90 euro, et le Diesel est affiché à 1,66 euro. En tout, le prix a diminué d'une vingtaine de centimes par litre par rapport à l'année dernière selon carbu.com.
Si l'impression que les prix stagnent depuis plusieurs semaines demeure, cela s'explique par la décision de l’Arabie Saoudite de réduire sa production d’un million de barils par jour, l’équivalent de la consommation quotidienne de toute la France. L’idée des saoudiens est de créer une tension sur l’offre pour éviter que les prix ne baissent trop vite.
En somme, l’inflation a fortement diminué depuis le début de l’année puisque la hausse des prix est sous la barre des 6% depuis 11 mois. Donc la poussée de fièvre est en train de se calmer. Enfin, la consommation des ménages chute aussi très fortement selon l’INSEE. En un an et demi, les français ont réduit leurs achats alimentaires de 17% ce qui n’était pas arrivé depuis 50 ans, ce qui conduit les grandes surfaces à s’adapter pour essayer de maintenir leurs volumes de ventes dans les prochains mois.
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