INVITÉ RTL - Pour Jordan Bardella, "partager le bouton nucléaire avec des États européens relèverait de la trahison nationale"

Comment la France doit-elle se comporter face à la parole de plus en plus dure de Donald Trump vis-à-vis de l'Ukraine. Alors qu'Emmanuel Macron pousse pour une défense renforcée à l'échelle européenne et confirme au passage sa volonté "d'approfondir le dialogue" avec d'autres pays sur la dissuasion nucléaire française, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella s'oppose à une telle mesure.  

Invité de la matinale de RTL, ce lundi 4 mars, il estime que "l'année 2025 doit être celle de la paix, de la négociation", car "cette guerre dure depuis trois ans et a fait un million de victimes". "Il faut qu'on mette tous les acteurs autour de la table, ajoute-t-il et que cette guerre cesse. La position la plus sage est celle de la Première ministre italienne qui propose que l'Europe prenne l'initiative d'un sommet qui mette autour de la table les belligérants, l'Ukraine avant tout et les Américains".

Nous partageons le point de vue de renforcer nos capacités de défense, mais évoquer l'envoi de troupes au sol relève d'une forme d'escalade".

Jordan Bardella, président du Rassemblement national, sur RTL

En ce qui concerne la sécurité européenne, le président du RN appelle les États européens à "acheter du matériel européen" et à "instaurer la préférence européenne en matière de défense". "Depuis le début du conflit, 80% des hausses de budget des États membres de l'UE pour la défense l'ont été au profit d'entreprises extra-européennes, principalement américaines.

Jordan Bardella affiche ainsi ses désaccords avec le président de la République. "Nous restons opposés à l'envoi de troupes en Ukraine, assure-t-il. Nous partageons le point de vue de renforcer nos capacités de défense, mais évoquer l'envoi de troupes au sol relève d'une forme d'escalade".

Par ailleurs, "nous sommes totalement opposés à partager le bouton nucléaire avec des États européens, cela relèverait de la trahison nationale, affirme-t-il. Depuis le général de Gaulle, le parapluie français abrite un certain nombre de nos partenaires et ce qui est certains, c'est qu'à partir du moment où plusieurs états achètent du matériel américain, ils se placent sous le parapluie nucléaire américain. La France devrait donc avoir un rôle plus important dans la sécurité des autres pays européens, mais nous sommes résolument opposés au partage du bouton nucléaire". 

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