INVITÉ RTL - Nouveau Front populaire : "Nous nous sentons trahis, le PS n'est plus un partenaire", dit Mélenchon

Le Nouveau Front populaire est-il au bord de la rupture ? Alors que l'ex-président de la République François Hollande assure que "les Socialistes ont la clé jusqu'en 2027" et estime que le PS est revenu au centre du jeu politique en ne votant pas la censure contre François Bayrou, le leader de La France insoumise assure "qu'ils ne sont plus des partenaires".

"Nous nous sentons trahis. Nous sommes censés être alliés et partenaires, et l'un des partenaires engage une discussion surprise avec le gouvernement, et nous n'en sommes tenus informés d'aucune manière. Nous sommes meurtris, parce que nous nous sentons trahis. C'est une évidence. Nous nous sentons meurtris par cette situation. Qu'allons-nous faire maintenant ? C'est une des grandes questions qui est posée, puisque le parti socialiste, à l'évidence, n'est plus un partenaire, c'est un allié, et encore de circonstance."

S'ils votent le budget et ne votent pas la censure du 49.3, on pourra dire qu'ils ont rompu l'union. Nous ne sommes pas les menteurs qui disent qu'il faut aller lutter contre la finance pour aller lui servir ensuite le repas de banquet. Nous tiendrons parole. Ne croyez pas que nous passerons l'éponge comme ça", a-t-il déclaré ce dimanche 19 janvier.

Jean-Luc Mélenchon est également revenu sur l'interview accordée par François Hollande à La Tribune dimanche, dans laquelle l'ancien président a pointé du doigt "la position irrespectueuse et arrogante de LFI au sein du Nouveau Front populaire" et l'a comparé à "Madame Irma". "Cet homme est une machine à tromper. Pour Monsieur Hollande, Emmanuel Macron doit rester jusqu'en 2027", a ajouté l'ancien député. 

Je promets qu'il y aura des candidats de la gauche de rupture dans toutes les circonscriptions. Et à quoi ça se verra que ce sont des candidats de la gauche de rupture ? Pas au fait qu'ils sont insoumis, ça se verra au fait qu'ils auront un programme de rupture.

Jean-Luc Mélenchon sur RTL

Jean-Luc Mélenchon n'attend-il donc plus rien du PS ? "Je suis un homme plein d’espoir. J’attends qu’ils honorent leur parole. Ça commence à bien faire. On fait un accord Nupes et un mois après, ils commencent à dire Mélenchon ci, Mélenchon ça…"

"Je promets, poursuit-il, qu'il y aura des candidats de la gauche de rupture dans toutes les circonscriptions. Et à quoi ça se verra que ce sont des candidats de la gauche de rupture ? Pas au fait qu'ils sont insoumis, ça se verra au fait qu'ils auront un programme de rupture. C'est pour ça que nous sommes battus, et je préfère dire à tout le monde, que nous n'avons pas peur de la solitude, nous avons déjà été seuls contre tout le monde, et nous sommes arrivés en tête avec quatre fois le vote du suivant, nous n'avons pas peur du vote des Français, nous sommes la rupture, si on ne rompt pas, il ne faut pas compter sur nous, c'est ça la démocratie".

Jean-Luc Mélenchon assure également : "Nous avons construit au prix d'un effort gigantesque et unique en Europe, une gauche radicale de rupture". "Cette gauche, précise-t-il, a permis que nous ne nous effondrions pas comme c'est le cas en Italie, et que nous ne soyons pas réduits au score des trois autres dans la dernière élection présidentielle. Et cette gauche a animé un programme partagé par son programme à lui, le programme partagé qui nous a permis de battre le Rassemblement National aux élections législatives la dernière fois".

"Il faut arrêter de répéter tout le temps que le RN a gagné les élections, affirme-t-il. Le Rassemblement National ne gagne les élections que si nous lui permettons de les gagner. Ça veut dire que si les socialistes continuent à diviser tout le monde, le mouvement syndical et ils le feront. Parce que pour l'instant, ce sont eux qui sont isolés. Donc ce n'est pas moi qui menace les autres, ce sont eux qui nous menacent. Ils nous menacent, par leur isolement, de nous faire perdre".