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"Les arbitres niquent le match", panne de VAR, pénalty litigieux… L'arbitrage pointé du doigt à la CAN

Plusieurs faits de jeu et situations litigieuses ont occasionné des polémiques autour de l'arbitrage depuis le début de la Coupe d'Afrique au Maroc.

L'arbitre du match Egypte-Afrique du Sud adresse un carton jaune à Yasser Ibrahim pour une main, avant de se raviser, à la CAN, le 26 décembre 2025.

Crédit : Mohamed Tageldin / Middle East Images / Middle East Images via AFP

Gabriel Joly & AFP

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"La CAN, il y a des beaux stades, des supporters mais les arbitres niquent le match." Après la courte défaite de son Burkina Faso contre l'Algérie lors de la deuxième journée de la Coupe d'Afrique des nations, l'ailier Bertrand Traoré n'a pas pu cacher sa frustration dimanche 28 décembre, chargeant lourdement l'arbitrage.

"C'est dommage, on perd 1-0 sur un pénalty. Je pense qu'il y a un pénalty sur moi à la première action du match. L'arbitre ne va même pas checker [avec la VAR]. Comme par hasard, sur le pénalty de l'Algérie, il reste sur le terrain et confirme… C'est dommage pour le football africain (…) À la fin, l'arbitre me pousse. Voilà, c'est décevant. Il ne faut pas gâcher la compétition", a-t-il fustigé au micro de beIN Sports.

Une déclaration, probablement sous le coup de l'émotion, qui témoigne d'un climat tendu autour des arbitres de cette CAN au Maroc. Non seulement, la première situation évoquée n'était pas matière à siffler - l'ancien Lyonnais rate le ballon et tombe -, mais le pénalty octroyé à l'Algérie après une faute d'Assan Ouédraogo sur Rayan Aït-Nouri ne semblait pas être une erreur manifeste. Or, c'est dans ce cas précis que la VAR peut inviter l'arbitre à revisionner les images pour éventuellement se déjuger.

À l'inverse, les Fennecs pourraient rétorquer qu'un carton rouge adressé à Gustavo Sangaré, seulement averti après consultation de la vidéo, aurait été légitime dès l'entame, pour avoir blessé Jaouen Hadjam à la cheville. Mais ce ne sont que des broutilles à côté de ce qu'ont subi les Sud-Africains, deux jours plus tôt.

Un manque de clarté sur les mains dans la surface

Le sélectionneur de l'Afrique du Sud, Hugo Broos, ne décolérait pas contre le pénalty généreux sifflé après une légère faute sur Mohamed Salah, qui a permis à l'Égypte de s'imposer contre ses Bafana Bafana et de se qualifier pour le deuxième tour (1-0). "Même Mo Salah m'a dit après le match : 'j'étais surpris que ce soit une faute', c'était ridicule, vraiment ridicule", a assuré le coach belge de 73 ans.

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Il n'a pas digéré non plus la main non sifflée contre l'Égyptien Yasser Ibrahim, qui aurait dû selon lui, valoir un pénalty pour son équipe, d'après ce qu'il a compris d'un échange avec l'organisateur sur l'arbitrage avant le début du tournoi.

"Pendant la réunion, ils ont dit que si le bras est tendu [ce qui était le cas de Yasser Ibrahim], c'est une faute. Là, ils me sortent des bêtises en disant que c'était un bras d'appui. Mais qui a inventé le bras d'appui ? Le bras était tendu et le ballon l'a touché, c'est une faute incontestable", a-t-il dénoncé. "La réunion d'avant-tournoi dure 45 minutes. On vous explique les règles : 25 puis 50 règles. Ensuite, c'est une faute, puis non, puis carton rouge pour contact, puis non, et ainsi de suite… À la fin, il y a tellement de règles que plus personne ne sait quoi faire", s'est-il encore désolé. 

Preuve de ce manque de clarté (ou de pédagogie) autour de ces décisions, le sélectionneur du Mali Tom Saintfiet avait du mal à comprendre comment sa sélection n'avait pas bénéficié d'un pénalty contre l'hôte marocain.

En fin de rencontre, Nayef Aguerd retire le ballon à un adversaire d'un superbe tacle dans sa surface, avant de le toucher d'un bras tendu au sol. "Le ballon touché avec la main pour nous maintenant, c'est dommage que l'arbitre n’ait pas vu", a-t-il commenté après ce match nul (1-1). Durant la rencontre, une situation similaire sur le papier a, elle, abouti à une faute malienne qui a profité au Maroc.

Considérant que le défenseur Nathan Gassama avait touché le ballon dans une position non naturelle - sa main heurte le cuir proche du sol mais profite à l'attaquant - l'arbitre a alors sifflé un pénalty via la VAR pour les partenaires de Brahim Diaz, qui l'a transformé. La seule différence avec Nayef Aguerd ? L'international malien ne touchait pas le ballon avec une autre partie du corps avant sa main. Un point capital pour expliquer ce deux poids, deux mesures.

La VAR à l'arrêt au pire moment

En revanche, on peut également ajouter aux griefs reprochés aux hommes en noir une situation survenue dès la troisième rencontre du tournoi, entre la République démocratique du Congo et le Bénin (1-0).

Si le milieu congolais Samuel Moutoussamy a fait sourire a posteriori en racontant qu'il avait été contraint par l'arbitre du match à être évacué sur une civière avant de revenir sur le terrain - "Je lui ai dit que je n’avais qu’une crampe au mollet. Mais il m’a dit : 'Si, si, tu dois monter sur la civière sinon je te mets un carton jaune'. J’en avais déjà un, donc je n’ai pas trop réfléchi" -, les Béninois ont eux fulminé à raison.

Le Lillois Chancel Mbemba s'est rendu coupable d'une main dans sa surface, qui aurait dû conduire à un pénalty et une possible égalisation des Écureuils. Seulement, la VAR ne fonctionnait plus à ce moment-là. Un bug technique malvenu.

Autre situation survenue lors de la victoire du Nigeria contre la Tunisie (3-2), l'arbitre n'a pas laissé l'avantage sur une attaque tunisienne en raison d'une grosse faute de Junior Ajayi sur Hannibal Mejbri au niveau du rond central. Problème : sur la suite de l'action continuée par Mohamed Ali Ben Romdhane, qui n'avait visiblement pas entendu le coup de sifflet, l'attaquant a été violemment percuté par le gardien des Super Eagles.

Comme le jeu était arrêté, la faute du portier n'était pas sanctionnable et pourtant, Mohamed Ali Ben Romdhane est sorti sur blessure.

Au vu de ces différentes actions, nul doute que l'arbitrage sera particulièrement scruté lors de la troisième et dernière journée de la phase de groupes, qui débute ce lundi et doit permettre à 13 nations de rejoindre l'Égypte, l'Algérie et le Nigeria en huitièmes de finale.

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