Les autorités redoutent un bilan de "plusieurs centaines de morts" à Mayotte après le passage du cyclone Chido, un chiffre qui pourrait être "en deçà de la réalité", explique la députée Estelle Youssouffa. En effet, ces chiffres ne prennent en compte que les personnes recensées. La véritable question est le nombre de "personnes enterrées par leur famille" et la quantité de victimes, car "on craint que les dizaines de milliers de personnes vivant dans les bidonvilles aient été englouties par les pluies torrentielles, les coulées de boue et les amas de tôle".
Une course contre-la-montre est engagée à Mayotte pour venir en aide aux sinistrés de cet archipel français. "Je ne sais pas si nous parviendrons même à retrouver les corps, puisque les bidonvilles ont été totalement rasés", s'exclame-t-elle. La première urgence est de rétablir l'eau, l'électricité et la circulation pour que les blessés puissent se rendre à l'hôpital et que les habitants puissent faire leurs courses.
Bien que le rétablissement de l'électricité permette de rétablir les communications, ce processus s'annonce complexe et long. "Une grande partie du réseau électrique à Mayotte est aérien et toutes les lignes sont au sol. Cela va être long et compliqué, mais les équipes d'électriciens sont en train d'être acheminées petit à petit vers Mayotte grâce au pont aérien", selon la députée.
Estelle Youssouffa exige la déclaration de l'état d'urgence et le déploiement de l'armée "pour éviter que l'île ne bascule dans l'insurrection et le chaos". Elle explique que les pillages et les rackets ont déjà commencé, ciblant des magasins et des maisons de particuliers. "Certains volent les tôles et les meubles pour reconstruire les bidonvilles, qui sont devenus des cimetières à ciel ouvert. Il y a un gros problème d'ordre public et de sécurité."
Actuellement, un seul village semble avoir accès à une fontaine à eau. Pour le reste, personne n'a accès à de l'eau potable. Faire fonctionner les usines de dessalement en rétablissant l'électricité est primordial. "Les services de l'État tentent déjà d'accéder aux usines de production d'eau potable. Comme tous les axes routiers sont bloqués, il est très difficile de se déplacer." La seconde urgence est de réparer les canalisations pour que les foyers puissent avoir accès à l'eau. Néanmoins, même si l'eau du robinet est rétablie, "trois quarts des maisons n'ont plus de toit".
Estelle Youssouffa décrit la situation déjà dégradée du système médical de l'archipel avant même la catastrophe naturelle. "Avant le cyclone, notre hôpital était en plan blanc depuis 18 mois avec seulement 4 médecins aux urgences. Désormais, il n'y a qu'un seul hôpital pour 1,5 million d'habitants. Cet hôpital a été en partie détruit et les dispensaires étaient fermés depuis plusieurs mois. Nous avons besoin du rétablissement des liaisons pour que les malades puissent se rendre à l'hôpital."
Elle appelle à des secours immédiats de l'État pour acheminer l'eau, la nourriture, les soignants, et permettre aux médecins, soignants, et gendarmes mahorais de retourner à Mayotte. "Beaucoup sont coincés dans l'Hexagone et veulent pouvoir rentrer. Ils connaissent le terrain et il faut leur permettre de revenir", estime-t-elle.
"Je sais pouvoir compter sur la nation et la solidarité nationale, mais nous avons besoin de vous", s'exclame-t-elle en larmes.
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