C'est sûrement la plus grande catastrophe naturelle en France depuis des décennies. Mayotte se réveille ce lundi 16 décembre, encore en plein chaos. Les victimes risquent de se compter par centaines, voire par milliers selon le préfet.
Comme beaucoup d'autres, Cassandra a presque tout perdu. "Je n'ai plus de toit, donc on fait jouer la solidarité, explique-t-elle à RTL. On dort chez des proches. D'autres dorment peut-être dans des centres d'hébergement. D'autres essaient de créer des habitats de fortune. Aujourd'hui, c'est la débrouille puisqu'on puise sur les réserves, mais dans les prochains jours, ça va être beaucoup plus difficile. Aujourd'hui, on a juste besoin de pouvoir manger, de pouvoir dormir. Il n'y a pas un endroit qui tient debout, tout est à reconstruire. Il faudra des années".
Vu du ciel, des maisons défigurées, aux toitures envolées, des arbres déracinés, mais ce qui est le plus frappant, ce sont ces confettis de tôle, ces bidonvilles rasés. "Il y avait des bidonvilles, il n'en reste plus rien, il n'en reste que des débris, nous explique un habitant. Partout, tout est par terre, tout est sens dessus dessous. Vraiment, on se retrouve limite dans un scénario de film catastrophe".
L'urgence, c'est de porter secours à toutes les populations qui en ont besoin, mais avant tout de rompre l'isolement.
Le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte
Sur place, plus d'eau, plus d'électricité, les stocks de nourriture diminuent. On craint une pénurie, des pillages ont été signalés. Un pont aérien et maritime se met en place depuis l'île de la Réunion à 1.400 kilomètres de Mayotte, des premiers avions ont atterri dimanche, d'autres vont arriver ce lundi. De l'aide médicale, des vivres, des secouristes, 800 sont attendus d'ici mercredi. La priorité des autorités, c'est de déblayer les routes, d'arriver jusqu'aux populations touchées. Environ un tiers de la population de Mayotte vivait dans des maisons de tôle et de bois et se retrouve à la rue.
Le préfet de Mayotte a parlé de plusieurs centaines, peut-être même de plusieurs milliers de morts. Il est difficile de déterminer avec précisions le nombre de victimes. D'abord car c'est un territoire majoritairement musulman et selon les traditions, on enterre les morts dans les 24 heures Enfin car on estime à 100.000 le nombre de clandestins dans le département. Ces personnes qui ne sont pas formellement identifiées et qui, pour certaines, avaient peur de rejoindre les centres d'hébergement d'urgence, de peur d'être arrêtées et expulsées.
"L'urgence, c'est forcément de porter secours à toutes les populations qui en ont besoin, mais avant tout de rompre l'isolement, précise à RTL le général Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte. Nous sommes sur une zone qui est petite, mais avec très peu d'axes et il faut absolument reprendre le contact avec tout le monde, ce qui a été fait depuis deux jours désormais".
Au sujet des nombreuses victimes, "le préfet a évoqué un chiffre, je ne peux pas objectiver ce bilan, explique-t-il. Nous allons prendre contact avec les mairies pour les permis d'inhumation qui sont demandés. Et ensuite, au fur et à mesure des contacts avec la population et surtout de l'exploration des zones de Banga, nous en saurons davantage".
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