C’était une des images fortes de la dernière campagne
présidentielle. Le 31 mars dernier, alors qu’il s’offre un énième bain de foule,
à Fouras (Charente-Maritime), Emmanuel Macron se fait alpaguer par un homme en
fauteuil roulant. À 63 ans, Guy lui explique qu’il est atteint de la maladie de
Charcot, une maladie neurodégénérative rare et grave qui se traduit par une
paralysie progressive des muscles moteurs puis respiratoires.
Face au président-candidat
accroupis, Guy et son compagnon Pascal confient à Emmanuel Macron leur désarroi
de devoir envisager un départ en Belgique pour bénéficier d’une euthanasie. "À la suite de ça, le Président a pris la main de Guy",
se souvient aujourd’hui Pascal sur RTL. "Ils ont été une bonne minute sans rien
dire, les yeux dans les yeux. Emmanuel Macron avait un visage très empathique, on
voyait bien que ça l’avait remué", ajoute-il.
C’est alors que pour la première fois, le président-candidat
livre son opinion sur ce sujet. Il se dit alors "favorable à avancer vers
le modèle belge". En clair : vers une loi permettant, comme en Belgique,
un suicide assisté pour des personnes atteintes d’une pathologie incurable. Une
déclaration sur laquelle le président élu reviendra quelques semaines plus tard.
De son côté, la maladie de Charcot de Guy se dégrade rapidement
dans les mois qui suivent.
Je n'oublierai pas Guy, ni sa mémoire, ni son combat. Vous pouvez compter sur moi
Emmanuel Macron dans une lettre adressée à Pascal
Comme il l’avait prévu avec son compagnon Pascal et sa famille, il décide alors de se rendre en Belgique afin de bénéficier d’un suicide assisté. "Son départ était formidable", se remémore Pascal auprès de RTL. "Il est parti entouré de ses enfants, de leurs conjoints, de son frère, de moi. La seule contrainte c’est qu’il a fallu partir en Belgique".
Quelques semaines après le décès de son compagnon, Pascal a
écrit à Emmanuel Macron pour l’informer de la mort de Guy. Dans un courrier
consulté par RTL, le chef de l’État lui fait part en retour de "son plein soutien
et ses plus chaleureuses pensées".
"Vos mots renforcent ma conviction profonde qu'il est
temps que nous menions une réflexion collective afin de répondre aux attentes
et aux interrogations légitimes qui s'expriment sur la fin de vie", lui
écrit Emmanuel Macron. "Soyez certain que je veillerai à ce que la
réflexion qui s'ouvre - et que je souhaite sereine et éclairée - nous permette
d'avancer ensemble vers une fin de vie plus digne et plus humaine",
poursuit-il. "Je n'oublierai pas Guy, ni sa mémoire, ni son combat. Vous pouvez compter sur moi", écrit-il encore dans cette lettre.
De son coté, Pascal appelle sur RTL Emmanuel Macron à ne pas céder
à la "pression". "Il faut avancer", dit-il. "S’il doit laisser
une loi marquante de ses mandats c’est le moment ou jamais. En mémoire
de Guy".
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