Dans la deuxième partie de l'épisode du podcast "Symptômes", consacré à l'énigme médicale du village de Montchavin (Savoie), la neurologue Emmeline Lagrange raconte la suite de son enquête. Avec plusieurs de ses confrères, notamment les professeurs William Camu et Jean-Paul Vernoux, elle a poursuivi ses recherches afin de découvrir pourquoi de nombreux cas de maladie de Charcot sont diagnostiqués dans ce hameau de 200 habitants à peine.
Après avoir effectué de nombreux prélèvements, sans succès, la neurologue a décidé de créer des questionnaires ciblés pour mieux comprendre les habitudes de vie des habitants. Trois points communs se distinguent alors : la consommation de pissenlits, de champignons et de gibier. Les éléments restent cependant insuffisants pour expliquer cette flambée de cas.
Pour creuser la piste des habitudes alimentaires, la neurologue contacte Gilles Houbart, fondateur de La longue route, une association de lutte contre la maladie de Charcot dont il est lui-même atteint. Grâce à son réseau, il recense les habitants du village touchés par la maladie et informe les médecins sur leurs liens. Gilles Houbart va jusqu’à collecter des fonds pour financer des analyses.
Malgré tous les efforts des chercheurs déployés, William Camu et Emmeline Lagrange ne trouvent rien. Ils contactent alors le toxicologue américain Peter Spencer, venu en France pour un congrès. C'est lui qui a découvert une toxine responsable d'un autre cluster de scléroses latérales amyotrophiques, sur l’île de Guam. Selon ce spécialiste, la thèse des champignons est à creuser. Les trois chercheurs font alors équipe. Lui, la neurologue et William Camu se rendent une nouvelle fois dans ce village de Savoie, bien décidés à explorer cette nouvelle piste.
Sur place, les chercheurs questionnent une soixantaine d’habitants sur leur consommation de champignons. Dans ces témoignages, une variété revient régulièrement : la morille. La toxicité de l’espèce varie selon son temps cuisson et s’avère être un aliment très souvent consommé dans les foyers interrogés. Mais une autre piste va rapidement s'imposer.
Au bout de dix ans, l'énigme va enfin être résolue. Pour la docteure Emmeline Lagrange, cette longue enquête a été enrichissante humainement, dans son lien avec les malades, mais aussi sur le plan scientifique : "J'espère que la neurologie va augmenter sa puissance de raisonnement vis à vis de l'environnement comme facteur de causalité des maladies dégénératives", confie-t-elle.
La première partie de cet épisode est en ligne depuis le vendredi 11 mars. La seconde partie sera disponible le vendredi 18 mars sur l'application RTL et toutes nos plateformes partenaires.
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