Le ministère des Sports est-il le parent pauvre de la politique du gouvernement ? Alors que les organisations sportives sont montes au créneau pour dénoncer un budget en baisse pour la deuxième année consécutive, la nouvelle ministre a fait savoir que le budget serait "préservé".
Emmanuel Macron avait promis 3 millions de pratiquants supplémentaires d'ici aux Jeux olympiques de 2024. Il y avait aussi la promesse de 80 médailles aux prochains JO. Est-ce que c'est faisable ? C'est compliqué. Roxana Maracineanu n'y est pour rien. Elle vient tout juste d’arriver. Elle hérite d'une situation. Et malgré tout, ça fait trois semaines qu'elle est là et trois semaines qu'elle se bat aux côtés des organisations sportives.
Elle a dû composer, mais elle n'a pas eu les mains totalement libres. Parce que c'est un choix politique. Vous savez quel est la part du sport dans le Budget de la nation ? 0,1%, alors que le sport représente 2% du PIB. Ce n'est pas très nouveau, mais il y a quand même quelque chose qui ne va pas.
On fait une toute petite part au sport, alors que le sport rapporte à l'État. Alors je ne dis pas que l'on est moins bien loti que les autres pays européens - au contraire -, seulement on ne peut pas dire qu'on veut être les meilleurs et ne pas s'en donner les moyens.
"Être les meilleurs", ce n'est pas seulement le haut niveau. "Être les meilleurs", c'est aussi donner la possibilité à tous les enfants de faire du sport dans des clubs, bien les encadrer, et éventuellement les détecter pour devenir des sportifs de haut niveau.
Je vous donne un exemple. Aux JO de 2016 à Rio, on a eu deux beaux médaillés olympiques (en or) Estelle Mossely et Tony Yoka. Cela a provoqué un tel engouement que les clubs ont alerté la Fédération de boxe pour dire qu'ils ne pouvaient pas accueillir tous les jeunes qui voulaient se mettre à la boxe. Pas assez de salles, de rings, d'équipements, d'entraîneurs.
Et puis l'an prochain, en juin et juillet, il va y avoir la Coupe du monde féminine de football en France. Je vous fiche mon billet qu'à la rentrée qui va suivre, de nombreuses filles vont vouloir faire du foot. On voit déjà l'enthousiasme qui gagne. Après à la victoire de nos Bleus en Russie, le nombre de licenciées de football féminin a augmenté de 15% selon la fédération. Du jamais vu. Et c'était les garçons ; imaginez après le Mondial des filles !
Mais plus de filles dans les clubs de football, ça veut dire des vestiaires séparés. Cela veut dire des éducateurs en plus, voire des éducatrices qu'il va falloir former. À chaque fois que vous avez des figures inspirantes, ça provoque un regain d'adhésion. C'est quand même un signal positif.
Le sport, je vous le répète à chaque fois, mais c'est une politique essentielle. Le sport c'est la santé, le collectif, la discipline, l'assiduité. C'est se divertir, sortir de son isolement ou se découvrir des talents.
Le sport, c'est un secteur qui vit en grande partie grâce au bénévolat, qui a déjà souffert de la suppression des contrats aidés et qui fait le triste constat aujourd'hui que son budget est à la hauteur de la considération qu'on lui porte. Dommage de le traiter ainsi, comme un sujet mineur.
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