Le paradoxe aurait été que les députés soient les seuls Français à ne pas s'exprimer dans le cadre du grand débat. Bien que la consultation citoyenne et les "gilets jaunes" constituent une forme de démocratie directe, contrairement à l'Assemblée, qui symbolise la démocratie représentative, ne pas donner la parole aux parlementaires serait une démission.
Mais il n'est pas facile pour les élus de la majorité de s'exprimer sans savoir ce qu'ont dit les Français, ni ce que leur répondrait Emmanuel Macron. Deux solutions s'offrent à eux ; ne pas dire grand chose et être ridicules, ou s'avancer et prendre le risque d'être imprudents.
Quant aux députés de l'opposition, qui protestent contre l’absence de vote : voter en ignorant les demandes des Français et la réponse du gouvernement reviendrait à réaliser un "vote abstrait", une nouveauté parlementaire.
Édouard Philippe présentera lundi 8 avril les pistes qui ressortent des contributions des citoyens au Grand débat, avant de prononcer un discours le lendemain sur le sujet à l'Assemblée. Le Grand débat entre donc à présent dans sa phase finale, après s'être s'éternisé.
Il ressortira néanmoins de cette expérience deux choses positives : d'une part, l'innovation de prouesses technologiques, permettant grâce aux moteurs de recherche et aux algorithmes de savoir ce que veulent les Français. Et d'autre part, une forme de participation politique inédite que la France aura été la première à expérimenter.
Mais la consultation cache également d'autres objectifs, plus implicites : retrouver le contact avec les Français, renouer le dialogue avec les élus locaux et les syndicats, trouver des mesures pour se réconcilier avec les personnes âgées - qui sont le cœur de l'électorat d'Emmanuel Macron - ou encore tenter de tourner la page des "gilets jaunes" afin de passer à une phase plus positive pour l'exécutif.
Le Grand débat, c'est comme le labyrinthe, il est plus facile d'y entrer que d'en sortir.
Alain Duhamel
Cependant, les propositions d'Emmanuel Macron se font attendre. Et le grand débat, c'est comme le labyrinthe, il est plus facile d'y entrer que d'en sortir. L'enjeu pour le président est donc de parvenir à retrouver le fil d'Ariane.
Le chef de l'État doit encore se rendre en Bretagne, une région qui lui est assez favorable, et en Corse, une région où les difficultés sont récurrentes. Mais son intervention, prévue dans une dizaine de jours, reste le point culminant de ce dialogue. Il faudra que ce moment soit à la fois assez théâtral pour correspondre à l'ampleur des "gilets jaunes" et du grand débat, et suffisamment précis pour que les Français aient le sentiment qu'il y a quelque chose de clair et d'immédiat qui en résulte pour eux.
Il faut également qu'il soit assez ambitieux pour être le début d'une nouvelle démarche, d'un nouveau projet, d'une nouvelle phase. Beaucoup de choses vont donc se jouer dans une dizaine de jours.
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