L'Obs dévoile les coulisses de l'Élysée, au plus fort de la crise des "gilets jaunes" à travers des extraits du livre Le Peuple et le Président, qui parait cette semaine chez Michel Lafon. On y découvre notamment que, fin novembre, à la veille de l'acte 2 des "gilets jaunes", Emmanuel Macron avait prévu de se rendre sur un rond-point pour échanger avec des manifestants, des vrais, raconte l'Obs.
"Le lieu, explique Christophe Castaner, avait été choisi dans l'Eure à une heure de Paris. Pour éviter les fuites et pour ne pas affoler la sécurité, le préfet du département avait juste été prévenu que le ministre de l'Intérieur viendrait sur place, le vendredi soir." "L'idée, poursuit le ministre, c'était qu'il y aille sans la presse, que des "gilets jaunes" filment la séquence et la diffusent sur les réseaux sociaux."
Bref, tout était prêt, mais à la dernière minute Emmanuel Macron dit non. Pourquoi ? "Je ne sais pas", répond Christophe Castaner qui a dû gérer les choses seul, le lendemain.
Quinze jours plus tard, début décembre, une autre rencontre est envisagée. Cette fois rien n'est prévu ni organisé. Le chef de l'État est au Puy-en-Velay. Il veut constater lui-même les dégâts dans cette préfecture incendiée. L'accueil est extrêmement violent : sifflets, hurlements, insultes...
"On va aller les voir", lance Emmanuel Macron. "Pas question", lui répond un de ses agents de sécurité. Macron obéit, remonte dans sa voiture, ouvre la fenêtre : nouvelles insultes. Un manifestant lui lance même "crève".
Ils me tueront peut-être d'une balle mais jamais d'autre chose.
Emmanuel Macron à des proches, selon des propos rapportés
Une fois dans l'avion, personne n'ose parler. Profondément marqué, le chef de l'État se confie cette nuit-là à certains de ses amis et leur dit : "Ils me tueront peut-être d'une balle mais jamais d'autre chose".
Emmanuel Macron, nous dit ce matin l'Obs, a déjà commencé à éplucher certains cahiers de doléances qui commencent à remonter à l'Élysée. Les premiers "carottages" comme on dit, comprenez les premiers échantillons. "Il en a déjà tiré une conclusion", dit son entourage. "Il est marqué par le fait que les gens ont le sentiment que rien n'est fait pour eux, malgré les réformes engagées."
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