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Gérald Darmanin met le cap vers la droite, tout en gardant un œil sur sa gauche

DÉCRYPTAGE - Après une période nourrie de polémiques sur "l'écoterrorisme", les salaires et l'immigration, Gérald Darmanin tente de revenir vers l'aile gauche de la macronie.

Gérald Darmanin, le 10 novembre 2022
Gérald Darmanin, le 10 novembre 2022
Crédit : LUDOVIC MARIN / AFP
Loi immigration : comment Gérald Darmanin veut convaincre les élus LR
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Marie-Pierre Haddad

Une dualité. Depuis plusieurs semaines, Gérald Darmanin est confronté à un dilemme. Le ministre de l'Intérieur assume son positionnement politique, mais se trouve limité dans le périmètre qu'il a lui-même établi.

De part son origine politique et de part sa fonction au sein du gouvernement, le ministre ne cache pas incarner une politique inspirée des barons de la droite. Mais à trop vouloir s'appuyer sur sa jambe droite, Gérald Darmanin a négligé ses appuis à gauche, et plus précisément vis-à-vis de l'aile gauche du macronisme. 

Conscient des limites de son positionnement, le locataire de la place Beauvau tente un réajustement. Un réajustement d'autant plus nécessaire que Gérald Darmanin fait partie de la liste, déjà bien fournie, des potentiels successeurs d'Emmanuel Macron pour 2027.

Un coup à droite, un coup à gauche

Celui qui prône une ligne "gentils avec les gentils et méchants avec les méchants" oscille entre discours de fermeté et barrage face au Rassemblement nationale. La semaine dernière a été marquée par un vif accrochage, à l'Assemblée, entre le ministre de l'Intérieur et une députée Rassemblement national. Gérald Darmanin s'est adressé à Laure Lavalette en lui lançant : "Finalement, la question est simple. Si vous étiez aux responsabilités, auriez-vous laissé mourir ces 44 enfants ?"

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En réponse à l'élue du Var qui pointe son bilan, le ministre a insisté face au banc des ministres. "Vous ne répondez pas à cette question simple que tous hommes et toutes femmes politiques doivent résoudre dans sa tête. Vous n'êtes pas prêt aux responsabilités parce que vous ne répondez pas à cette décision politique", a-t-il déclaré.  

En changeant de ton, il brouille cette image de 'dur'

Eric Ciotti dans "Le Monde"

Quelques jours plus tôt, Gérald Darmanin a milité en faveur de la création d'un titre de séjour à destination des métiers dits, "en tension". Une mesure phare du projet de loi sur l'immigration. Le député LR des Alpes-Maritimes et candidat à la présidence LR, Eric Ciotti, analyse dans Le Monde qu'"en changeant de ton, il brouille cette image de 'dur' soucieux de répondre aux inquiétudes des Français qu’il était en train d’installer". 

Un ministre observe son collègue de l'Intérieur "creuser son sillon sur le créneau de la droite populaire". Une ligne incarnée, à droite, par son mentor Xavier Bertrand. Afin de marquer davantage le coup, Gérald Darmanin a choisi un camp dans le débat sur les salaires des Français et ceux des patrons des grandes entreprises. Sur RTL, il avait indiqué que les Français "constatent qu'une partie des patrons se rémunère et que cette rémunération est disproportionnée par rapport à ce que touche une partie des salariés". 

Un ministre clivant dans son propre camp

En juillet 2022, dans un entretien au Monde Gérald Darmanin indiquait que "Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen parlent aux tripes". "Dans la majorité, nous devons aussi parler aux tripes des Français, mais différemment. Eux divisent et exploitent les peurs. Nous, nous devons être dans l’émotion positive, l’empathie, l’écoute... C’est ça la politique".

Quelques mois plus tard, le ministre de l'Intérieur a piqué au vif la tendance gauche de la macronie. Lee député Renaissance Sacha Houlié est monté au créneau contre la proposition de Gérald Darmanin d'expulser des logements sociaux des familles de délinquants

Sur France 2, l'élu de Vienne répondait que "les peines, elles sont individuelles : on est puni pour ce qu'on a fait et on n'a pas besoin d'étendre des peines à la famille ou à des personnes qui sont des tiers qui ne sont pas responsables de l'infraction qui été commise", ajoutant que ça n'est pas constitutionnel et par ailleurs, ça n'est pas souhaitable".

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