On la disait, un an plus tôt, aux portes de l'Élysée. Depuis la soirée du 3 mai 2017, lors du débat présidentiel qui fut l'amorce de sa chute, Marine Le Pen a perdu ce qu'elle avait mis des années à construire : sa stature présidentielle, ses 11 millions de voix, son élection de députée européenne... Faute de groupe parlementaire, elle fait de la figuration à l'Assemblée et semble d'ailleurs s'y ennuyer.
Comptes bancaires fermés, mises en examen dans son entourage, législatives partielles ratées... Depuis quelques mois, la présidente du Front national enchaîne les déconvenues. Et comme si cela ne suffisait pas, son père lui remet des bâtons dans les roues. Vendredi 9 février, la Cour d'appel de Versailles l'a maintenu président d'honneur du FN. Même exclu du parti, "Le Menhir" compte bien s'inviter au Congrès de Lille en mars.
Avec le départ de Florian Philippot, Marine Le Pen avait pourtant fait revenir les thèmes de prédilection du FN : insécurité, immigration... La cheffe du parti doit d'ailleurs présenter une contre-proposition au projet de loi du gouvernement, qu'elle qualifie de "laxiste". Comme à l'époque de Jean-Marie Le Pen, elle cherche d'ailleurs à surfer sur les faits divers ou les mouvements sociaux... Comme en janvier à Vendin-le-Vieil, après l'agression de surveillants par un détenu radicalisé ou, la même semaine, avec les équipes de nuit de la BAC parisienne.
Cette stratégie fonctionne-t-elle ? Pas au vu des mauvais scores aux législatives partielles. Peut-être doit-on y voir l'effet Wauquiez, qui mord sur son électorat, ou encore l'audience décevante de son passage à L'Émission politique. Reste d'ailleurs à savoir s'il est vraiment à propos de parler de stratégie...
Marine Le Pen lance des initiatives sans aller jusqu'au bout, à l'instar du questionnaire aux militants sur la rénovation du parti. Selon la direction, 27.000 d'entre eux ont répondu, mais le parti n'a pas mis les moyens pour le dépouillement, toujours pas terminé... Peut-être parce que les militants sont réticents à abandonner le nom de "Front national", comme elle le souhaite.
La députée compte désormais sur les élections européennes de 2019 pour capter le vote eurosceptique et être l'opposante numéro un à Emmanuel Macron. Elle pense que Laurent Wauquiez ne pourra pas suivre, au risque de fracturer Les Républicains mais, là encore, y croit-elle vraiment ? La députée veut mener la campagne, mais sans être candidate... L'eurodéputé Nicolas Bay, qui devrait logiquement être tête de liste, doit ronger son frein. Elle se méfie de lui, comme de beaucoup de monde autour d'elle... En fait, Marine Le Pen paraît très seule.
Le congrès du FN se tiendra à Lille les 10 et 11 mars. Ce devait être le congrès du renouveau, mais cela commence mal... Marine Le Pen et son père se menacent de recourir à la force publique. La patronne frontiste sera tout de même réélue triomphalement : elle est seule candidate à sa succession. Pas certain toutefois qu'il en soit de même dans trois ans, Marine Le Pen le sait. Même en retrait, sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen reste un recours pour une partie des cadres.
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