Fin de vie : pourquoi Emmanuel Macron tergiverse autant

Le sujet de la fin de vie est de nouveau sur le bureau du président de la République. La chanteuse Françoise Hardy a décidé d'alerter l'opinion et Emmanuel Macron sur l'urgence d'une législation pour le droit à mourir. L'artiste, atteinte d'un cancer incurable, a écrit une lettre au chef de l'État, révélée par Tribune Dimanche.

Le projet sur la fin de vie est une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Il devait être initialement présenté avant Noël. Il arrivera finalement courant février. Le président a énormément consulté sur ce sujet assez épineux. Et ses hésitations commencent à se voir.

Selon l'un de ses interlocuteurs, le chef de l'État, comme tous ceux qui se plongent dans ce sujet, pourrait avoir perdu certaines certitudes et convictions en écoutant les témoignages des familles, de certains malades ou de leurs proches. "Tout ça, ce n'est pas comme lire un rapport", poursuit cet interlocuteur.

Plusieurs questions n'ont pas été tranchées. Faut-il accepter une exception d'euthanasie pour les personnes souhaitant mourir et qui ne peuvent pas s'auto-administrer une dose létale ? Faut-il passer un référendum ? "Sa conviction est faite", assure néanmoins un membre du gouvernement. Mais, le président est complétement illisible.

Surtout, Emmanuel Macron hésite à ouvrir officiellement un sujet si inflammable. "La société semble prête", glisse un ministre, qui a échangé avec le chef de l'État. Mais ce dernier craint également des débats extrêmement violents. Le tout à quelques mois des élections européennes, qui s'annoncent déjà compliquées pour l'exécutif.