Explosion à Paris : comment nos réseaux de gaz sont-ils surveillés et entretenus ?

L'explosion a été ressentie et entendue à plusieurs kilomètres à la ronde. Mercredi 21 juin, un immeuble du 5e arrondissement de Paris a été soufflé par une violente détonation. Plusieurs témoins ont raconté, notamment au micro de RTL, avoir senti une odeur de gaz quelques instants avant les faits. Pour l'heure, une enquête est en cours et aucune piste n'est écartée, la thèse accidentelle étant explorée et privilégiée à ce stade, d'après le terme juridique utilisé par la justice parisienne, dès mercredi.

"Vu les circonstances, c'est vrai que cela ressemble beaucoup à une explosion due au gaz. Mais, il ne faut rien écarter pour le moment", juge Boris Weliachew, chef architecte spécialiste en risques majeurs au micro de RTL. Le gaz est "dangereux", reconnaît l'expert. Mais, selon lui, "il ne faut pas dramatiser dans le sens où cela reste des accidents rares", martèle-t-il. "Dans Paris, intra-muros, il y a presque 2.000 km de réseau. C'est très important, c'est un très gros réseau de gaz. Il est censé être contrôlé très régulièrement, c'est très strict", explique Boris Weliachew. 

Selon leur diamètre et leur localisation, les conduites de gaz sont contrôlées plus ou moins régulièrement, précise-t-il. D'après l'expert, lorsque des fuites sont repérées, elles se concentrent, principalement, "au niveau des jonctions" des conduites. "C'est rare que cela arrive en plein milieu d'une canalisation", juge-t-il. "Quand c'est le cas, la plupart du temps, d'autres travaux sont souvent en cause", analyse-t-il.

"Beaucoup de produits peuvent être à l'origine d'une telle explosion"

Si le gaz est pointé du doigt par de nombreux témoins, celui-ci n'est pas le seul à pouvoir être responsable d'un drame de cette sorte. "Beaucoup de produits peuvent être à l'origine d'une telle explosion. On l'a vu à Beyrouth où des engrais étaient à l'origine" de la déflagration. Ainsi, par exemple, "des solvants" pouvaient être présents au sein de l'école de mode, explique Boris Weliachew. 

"Stockés en grande quantité, s'il y a une mauvaise manipulation", ces produits peuvent devenir dangereux. Même si, à cette heure, rien ne permet d'incriminer la "Paris American Academy", dont l'immeuble a été soufflé mercredi.