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En recrutant à l'UMP et au centre, le FN brouille les pistes

DÉCRYPTAGE - Le parti de Marine Le Pen a piqué plusieurs de ses nouveaux soutiens à l'UMP et à l'UDI. Cela lui permet de renforcer une nouvelle image d'un parti dédiabolisé.

Marine Le Pen, le 25 juin, à Nanterre. (archives)
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Marie-Pierre Haddad
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Le Front national semble avoir trouvé le bon filon pour recruter. Le parti de Marine Le Pen effectue son marché au sein des autres partis pour grossir ses rangs. L'objectif est de s'ouvrir et surtout de dédiaboliser le parti fondé par Jean-Marie Le Pen.

Fatima Allaoui repêchée par le Front national

La dernière recrue en date est Fatima Allaoui. Nommée secrétaire nationale de l'UMP à la formation professionnelle, la conseillère régionale du Languedoc-Roussillon a été démise de ses fonctions, lundi 15 décembre, parce qu'elle était membre depuis un mois du Siel, un micro parti d'extrême droite proche du Front national.

À l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet a estimé sa "confiance trahie" et précisé dans un tweet qu'aucun rapprochement avec l'extrême droite" n'était prévu. Sur son adhésion au Siel (Souveraineté, indépendance et liberté), Fatima Allaoui avait expliqué dans Libération avoir "fait une crise d'adolescence politique". Elle aurait "demandé leur soutien" au Siel "par désespoir de cause et pour augmenter (ses) chances d'être élue", selon le quotidien.

Dès le lendemain de son exclusion de l'UMP, Florian Philippot, le vice-président du Front national, lui avait proposé de rejoindre le parti de Marine Le Pen. "Si la proposition de Florian Philippot est sérieuse, je l'étudierai", avait répondu la conseillère régionale. C'est depuis chose faite puisque l'ancienne membre de l'UMP a rejoint le Front national.

Sébastien Chénu piqué à l'UMP

Ce n'est pas la première prise de guerre effectuée dans les rangs de l'UMP par le Front national puisque Sébastien Chenu, un ancien secrétaire national du parti présidé par Nicolas Sarkozy, est passé chez Marine Le Pen. "Je pense que c'est un signal que nous envoyons à tous ceux qui ont envie de nous rejoindre et qui n'osent pas le faire. Vous avez votre place au sein de la famille des patriotes", explique-t-elle.

Au-delà d'avoir appartenu à l'UMP, Sébastien Chenu est aussi le fondateur de GayLib, militant pour les droits des homosexuels et défenseur du Mariage pour tous. En le recrutant, Marine Le Pen travaille l'image plus progressiste de son parti. Cette dernière a tendance à s'éloigner de plus en plus de celle voulue par Jean-Marie Le Pen. En 2007, il évoquait l'homosexualité devant des chasseurs : "Dans le marais de Paris, on peut chasser le chapon sans date d'ouverture ou de fermeture".

Ce changement de tonalité montre la dualité qui règne au sein du Front. Marine Le Pen a pris le risque de froisser les anciens du parti. La présidente du Front national propose un "pacs amélioré", qui montre «de la cohérence, du courage", note Sébastien Chénu. L'ancien membre de l'UMP en a profité pour glisser : "C'est ce que je proposais à Sarkozy il y a dix ans. On voit ce qu'il en a fait". Dès 2013, Florian Philippot avait estimé que la maire de Bollène, dans le Vaucluse, qui avait refusé de marier deux femmes, devait "respecter la loi".

Julien Odoul déniché à l'UDI

Et c'est justement sur ce point que Marine Le Pen marque la différence avec son père. Le Front national a attiré dans ses rangs Julien Odoul, un ancien secrétaire général du groupe centriste au Conseil général de Seine-Saint-Denis et ancien membre du Parti socialiste.

Plus jeune, la nouvelle recrue racontait avoir fait du mannequinat avant de se lancer dans la politique. À 21 ans, il a été cover boy pour le magazine gay Têtu. Le responsable des déplacements de Marine Le Pen a expliqué avoir "comme beaucoup de monde, fait du mannequinat pour payer ses études". Mais il a surtout précisé que son arrivée au Front national n'avait rien de communautariste.

"Que les choses soient claires : je n'ai pas de revendication communautariste. Je ne suis pas gay, d'une part, pas communautariste, d'autre part. Et contrairement à ce qui a été dit, je ne suis pas militant LGBT", explique l'ancien membre de l'UDI.

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