EN DIRECT - Démission de Sébastien Lecornu : Mélenchon propose aux autres partis de gauche "une rencontre" ce lundi après-midi

Vers une réunification de la Nupes ? La France insoumise propose aux autres partis de gauche, avec lesquels elle entretient des relations souvent tendues, "une rencontre cet après-midi".

"Une situation politique sans précédent historique se présente", écrit Jean-Luc Mélenchon sur son compte X. "Nous avons le devoir d'y répondre en redonnant la parole au peuple." Le leader insoumis veut ainsi "envisager toutes les hypothèses ouvertes par cette situation".

La décision de Sébastien Lecornu lui vaut un hommage d'Olivier Faure. Le secrétaire national du Parti socialiste a salué un "gaulliste" qui vient de "démissionner avec dignité et honneur". "Je me demandais si il restait un gaulliste dans ce pays", a-t-il écrit sur son compte X. "Il en restait un."

Après la défiance des LR auquel il a fait face, Sébastien Lecornu estime qu'"il faut toujours préférer son pays à son parti". "Il faut savoir écouter ses militants mais toujours penser aux Français et aux Françaises", conclut-il.

"La composition du gouvernement au sein du socle commun n'a pas été fluide et a donné lieu au réveil de quelques appétits partisans, parfois non sans lien avec la future élection présidentielle", explique Sébastien Lecornu. "Si ce moment est le moment le plus parlementaire de la Ve République, en aucun cas, il ne faut voir revivre ici les mauvais moments de la IVe République."

Pour Sébastien Lecornu, les conditions pour être Premier ministre "ne sont pas remplies". L'éphémère chef du gouvernement estime que les "formations politiques ont fait mine de ne pas voir la rupture profonde" que représentait sa décision de ne pas recourir au 49.3.

Marine Le Pen veut "en revenir aux urnes". Pour la présidente du groupe RN à l'Assemblée, la démission de Sébastien Lecornu "règle la question de la censure" mais "pose une question au président de la République" : "Est-ce qu'il peut continuer à résister à la dissolution ?"

"Je l'appelle à dissoudre l'Assemblée nationale car nous sommes au bout du chemin, il n'y a pas de solution, il n'y en aura pas demain", a-t-elle commenté.

Suivez la déclaration du Premier ministre avec M6info.

"À ceux qui pensent encore que l'on pourrait gouverner en faisant l'économie de la gauche, je dis: vous vous trompez", réagit la ministre de la Transition écologique du gouvernement démissionnaire, Agnès Pannier-Runacher.

"On ne peut pas avancer sans envoyer des signaux forts, sans tendre la main à ceux qui, malgré nos différences, partagent une même exigence: celle de servir la France et les Français", a écrit sur X la ministre macroniste.

Le gouvernement nommé dimanche soir est convié à la mi-journée à Matignon. L’invitation est partie au moment de la démission, "sans doute pour l’explication de texte", indique un conseiller.

Il le réclamait déjà, avant même la démission de Sébastien Lecornu. Jean-Luc Mélenchon réitère : le leader de La France insoumise demande "l'examen immédiat" de la motion de destitution du président de la République.

Cette motion de destitution a été signée par 104 parlementaires : les députés insoumis, mais aussi par des députés des groupes écologistes et communistes.

Désormais démissionnaire, Sébastien Lecornu va prendre la parole. Il s'exprimera à 10h45 depuis l'hôtel de Matignon.

Réaction immédiate des marchés financiers. L'instabilité politique entraîne des secousses à la bourse de Paris : le CAC 40 chute de 1,73% après la démission de Sébastien Lecornu.

La réaction du Rassemblement national est immédiate. Le patron du parti, Jordan Bardella, en appelle à Emmanuel Macron. Il invite le président de la République à dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale, et provoquer ainsi de nouvelles élections législatives.

"Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes et sans la dissolution de l'Assemblée nationale", a-t-il réagi.

Séisme politique. Sébastien Lecornu a remis sa démission à Macron qui l'a acceptée. Le Premier ministre a pris cette décision au lendemain de l'annonce de la composition du nouveau gouvernement, contestée par LR. Bruno Retailleau, pourtant reconduit à la Justice, estimait que l'équipe annoncée ne reflétait "pas la rupture promise".