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Emmanuel Macron face à un nouveau chantier : réorganiser LaREM à l'Assemblée

DÉCRYPTAGE - Le président de la République souhaite consolider sa majorité, délaissée, avant l'échéance de 2022. Une étape indispensable vers la présidentielle et qui pourrait passer par l'élection d'un nouveau président de groupe.

Emmanuel Macron à Angoulême, le 30 janvier 2020.
Emmanuel Macron à Angoulême, le 30 janvier 2020.
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
Marie-Pierre Haddad

L'étape d'après. Après avoir formé un nouveau gouvernement avec Jean Castex, Emmanuel Macron doit désormais s'atteler à un nouveau chantier : consolider sa majorité. Le groupe La République En Marche à l'Assemblée nationale a vécu trois années en dents-de-scie, au rythme des réformes lancées par l'exécutif, du 49.3 mais aussi des polémiques qui ont écorché la cohésion du groupe. 

En juin 2017, le groupe des députés LaREM comptait 314 membres dont quatre élus apparentés. En mai dernier, ses effectifs sont tombés à 281, sous le seuil de la majorité absolue à 289 sièges.

À deux ans de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron pose les bases d'un "nouveau chemin" pour son gouvernement, mais cherche aussi à reconstruire sa majorité autour de lui, après l'avoir délaissée. Et quoi de mieux afin d'y parvenir que d'opérer un remaniement du groupe à l'Assemblée ?

Sur un siège éjectable, Gilles Le Gendre s'accroche

L'idée s'est diffusée après un énième couac visant Gilles Le Gendre, le patron des députés La République En Marche au sein de l'hémicycle. Début juin, Marianne publie une note du président de groupe adressée à Emmanuel Macron dans laquelle il propose un nouveau casting gouvernemental.

Il suggérait notamment de nommer Jean-Yves Le Drian ou Bruno Le Maire comme premier ministre. Dans le groupe LaREM, "aucun candidat crédible" pour Matignon, écrit-il ce qui a agacé certains dans la majorité. Un avis qui a "fait halluciner" tout le monde, racontait une marcheuse. De son côté, Édouard Philippe avait eu ces mots cyniques en privé : "Je crois que quelqu’un a essayé de me donner un coup de cure-dents dans le dos"

Malgré de violents remous au sein de la majorité, Gilles Le Gendre a été maintenu à son poste. Pour l'instant. "Juridiquement personne ne peut l'obliger à démissionner", note Le Parisien. "Je pense que je suis utile pour dépasser la complexité des diversités de ce groupe. Je resterai jusqu'à la fin du quinquennat", déclarait-il. Mais selon Libération, le patron des députés de la majorité "devrait officialiser" son départ "avant la fin de la session extraordinaire". Il faudra attendre la rentrée parlementaire de septembre pour un vote et donc son remplacement.

Les noms de Castaner et de Rugy évoqués

Cette affaire a réveillé les ambitions de certains. Selon Le Parisien, Christophe Castaner, débarqué du ministère de l'Intérieur, serait cité pour reprendre les rennes. "Ce serait cohérent car Castaner connaît bien l'ensemble du dispositif", explique un élu LaREM au journal. Ancien ministre des Relations avec le Parlement, ancien porte-parole du gouvernement et ancien délégué général de La République En Marche, ce proche du président coche plusieurs cases. Argument supplémentaire en sa faveur, il est un "marqueur à gauche alors que le nouveau gouvernement penche plutôt à droite", ajoute cet élu au Parisien.
Ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy est aussi cité pour diriger le groupe La République En Marche à l'Assemblée. "Il n’est pas Parisien, ce qui est un avantage, et il rassurerait l’aile écolo de En Marche", a assuré une députée LaREM à La DépêcheAvant d'entrer au gouvernement, François de Rugy a été coprésident du groupe écologiste 2012 et 2016 et président de l'Assemblée de mai 2017 à septembre 2018.

Quid d'Édouard Philippe ?

La proposition d'animer la majorité présidentielle a été faite à... Édouard Philippe. Un choix étonnant pour celui qui n'a jamais pris sa carte à La République En Marche et qui a négligé la majorité durant son mandat à Matignon. Et pourtant, Emmanuel Macron a proposé à son ancien premier ministre de "l'aider à la consolidation de la majorité d'ici 2022"

D'ailleurs, cette proposition a entraîné un imbroglio entre les deux hommes. "L'Élysée a fait savoir à l'AFP que Philippe avait accepté 'la mission', raconte Le Canard Enchaîné. Celui-ci a démenti illico".

Le maire du Havre n'a toujours pas donné sa réponse au président de la République. Il a indiqué à ses proches "qu'il comptait d'abord s'occuper de sa ville, puis partir en vacances et qu'enfin, à la rentrée, il 'réfléchirait' à la proposition de Macron".

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