Emmanuel Macron : congé de naissance et politique nataliste, le président s'attire les critiques de la gauche
Selon le chef de l'État, la hausse de l'infertilité est le "tabou du siècle". "Un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé pour permettre ce réarmement démographique", a-t-il expliqué lors de sa conférence de presse.
Un "réarmement démographique". Lors de sa conférence de presse, Emmanuel Macron a longuement détaillé son plan "pour que la France redevienne la France" d'ici la fin de son quinquennat en 2027.
Le président de la République a annoncé la création d'un "congé de naissance". Il remplacera le congé parental actuel. "Après l'allongement du congé de paternité, je crois profondément que la mise en place d'un nouveau congé de naissance serait un élément utile dans une telle stratégie", a-t-il déclaré.
"Il sera mieux rémunéré et permettra aux deux parents d'être auprès de leur enfant pendant six mois s'ils le souhaitent", a précisé Emmanuel Macron. D'après lui, le congé jusqu'à présent en place génère "beaucoup d'angoisse parce qu'il est extrêmement peu et mal rémunéré", et crée ainsi "des situations impossibles". "Surtout, il sera plus court que le congé parental actuel, qui peut aller jusqu'à trois ans et qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail", a ajouté le chef de l'État.
Un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé
Emmanuel Macron, le 16 janvier
Estimant que la hausse de l'infertilité est le "tabou du siècle", Emmanuel Macron a aussi annoncé qu'"un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé pour permettre justement ce réarmement démographique". Ce plan national de lutte contre l'infertilité était attendu et prévu par la loi bioéthique de 2021.
"Les droits des femmes, grande cause nationale, vraiment ?"
À gauche, ces annonces ont déclenché de vives critiques. Arthur Delaporte, le porte-parole des députés socialistes, a posté sur le réseau social X (anciennement Twitter) : "Réduction de la durée du congé parental (quand la tendance en Europe est à l’allongement), injonctions natalistes (sans s’attaquer aux pesticides, cause d’infertilité)…". Et de s'interroger : "Les droits des femmes, grande cause nationale, vraiment ?".
Chez les écologistes aussi, les annonces du président inquiètent. La secrétaire nationale d'EELV, Marine Tondelier, a vu dans ces mesures un lien avec la dystopie de Margareth Atwood La servante écarlate. "Mais quel malaise", s'indigne-t-elle après l'emploi des mots de "réarmement démographique" par Emmanuel Macron.
Elle fait référence au livre sorti en 1985 The Handmaid's Tale (La servante écarlate en français, ndlr), adapté en série sur le petit écran en 2017. On y suit la vie des femmes au sein d'une société totalitaire. L'autrice avait indiqué que "dans la série, une scène montre une poignée d'hommes voulant légiférer sur les droits des femmes, sans qu'aucune femme ne soit impliquée dans le processus de décision".
La Fondation des femmes, présidée par Anne-Cécile Mailfert, voit cette politique nataliste comme la volonté de contrôler le corps des femmes et s'est offusquée sur X.
Le nombre de naissances a reculé de 6,6% en France en 2023, passant sous la barre symbolique des 700.000 pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
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