ÉDITO - "Emmanuel Macron a réalisé que l’identité française est une force", estime Alba Ventura

Il est trop tôt pour dire si Emmanuel Macron a rempli son objectif, mais ce que l’on a pu constater, c’est que l’on a retrouvé le Macron Impérator, qui veut "réarmer" le pays, encore une fois au moins dans les mots. On avait l’impression que c’était le discours de campagne qu’il avait oublié de nous livrer en 2022. D’ailleurs, il va falloir une bonne dose d’inventivité à Gabriel Attal pour son discours de politique générale à la fin du mois.

Le président a tout dit. Il tient tous les rôles. C’est  "je décide, je nomme, je gouverne, je commande". Bref, il fait tout et les autres font le reste. Ça me rappelle un certain Nicolas Sarkozy, qui n'a pas été oublié hier, on a entendu les slogans : "La France forte, les droits et les devoirs". Et ce slogan aussi "que la France reste la France".

C’est comme si Emmanuel Macron, en 6 ans et demi qu’il est au pouvoir, avait réalisé et enfin formalisé que l’identité française est une force et doit être assumée et que ce n’est pas un gros mot de le dire.

Les Français ne savent pas bien où ils vont

C’est pour ça qu’il a mis l’accent sur l’école. Avec l’envie de retrouver l’école de son enfance, celle où l’on apprend le théâtre. Et pourquoi pas ?

Vous savez, lorsque j’étais en 6e et 5e, on apprenait des scènes du théâtre de Molière, "Les femmes savantes, Le malade imaginaire, Le médecin malgré lui" et on les jouait devant nos camarades. Et c’était du français, de la culture, de l’élocution, du travail de mémoire.

On allait au Musée. On chantait la Marseillaise. À ce propos, l’instruction civique, chanter la Marseillaise, cela date de François Fillon ministre de l’Éducation en 2005. La circulaire de rentrée à l’époque précisait que "l’enseignement primaire doit offrir un enseignement d’éducation civique qui comporte obligatoirement l’apprentissage de l’hymne national et son histoire". C’était il y a 20 ans.

Donc, tout cela va dans le bon sens. Mais la difficulté de l’école aujourd’hui, et cela a été évoqué, c’est d’avoir des professeurs devant chaque élève, du personnel pédagogique. Et c’est retrouver de l’autorité et du respect.

Dans notre sondage BVA-X-Sight pour RTL réalisé à l’issue de la conférence de presse, le Président n’a pas convaincu les Français. Vous savez, la préoccupation des français c’est le pouvoir d’achat, c’est "comment je vais me chauffer", "comment je vais payer ma facture". Donc, ils sont peut-être sensibles au message sur l’école, à la prise en compte du danger des écrans pour nos enfants, à l’invitation à faire des bébés, à l’attention portée aux classes moyennes, mais quand Emmanuel Macron veut rappeler "d’où nous venons et où nous allons", beaucoup ne savent pas bien où ils vont !