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Une enseignante faisant classe (illustration)
Crédit : Martin BUREAU / AFP
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Le classement Pisa, le classement mondial du niveau scolaire, sera dévoilé ce mardi 3 décembre. Ce classement a été lancé par l’OCDE en 2000 et est établi tous les 3 ans à partir de tests sur près de 6.000 élèves âgés de 15 ans dans chaque pays. Singapour, d’autres pays asiatiques, ou la Finlande caracolent en tête.
La France se classe dans la moyenne, avec à chaque fois, un niveau en baisse. Est-ce que c’est grave ? Non, surtout pas de panique. Car la France est d’abord touchée par un syndrome très particulier. Le "c’est de pire en pire, les élèves sont de plus en plus mauvais", vous, parents, puis vos parents, puis les parents de vos parents l’ont répété.
Depuis le temps, c’est-à-dire depuis toujours en fait que l’on dit que les élèves sont plus mauvais que ceux de la génération précédente. Le deuxième syndrome français, c’est la nostalgie d’une école qui n’a jamais existé. L’école parfaite de Jules Ferry où les instits étaient exemplaires, tous les élèves excellents et heureux.
Tout cela, il faut l’oublier. Ce n’est que dans l’imaginaire collectif. Alors, aujourd’hui, en attendant la nouvelle cuvée du classement Pisa, nous pouvons commencer par nous rassurer. La France est dans la moyenne ce qui n’est déjà pas si mal. L’intérêt de l’étude Pisa, c’est ce qu’elle révèle de notre système éducatif et même de notre société.
Et il faut croiser cette étude, avec plein d’autres études ou données, pour vraiment en tirer quelque chose. Quand on compare des pays, ça n’a aucun sens, si on ne regarde pas quelle est la part de richesse investie dans ses écoles ou même le salaire des profs.
Avant de se comparer, qu’est-ce que nous avons appris sur l’école française ? Qu’il y a bien plus qu’ailleurs des écarts importants entre les meilleurs élèves et ceux qui sont en difficulté. 1 élève sur 5 est en grande difficulté, c’est beaucoup. Plus qu’ailleurs, là encore l’origine sociale a une forte répercussion sur le destin scolaire.
Il y a aussi la peur de l’erreur très française quand l’échec est plutôt valorisé ailleurs dans l’apprentissage
Olivier Bost
Nous sommes même numéro 1 des pays de l’OCDE. On réussit moins bien quand on vient d’un milieu défavorisé, ou si vous voulez l’école corrige moins ces inégalités qu’ailleurs. Il faut aussi s’intéresser à la façon dont sont attribuées les notes Pisa pour comprendre le classement français.
Pisa, c’est une série de test avec questions à choix multiples ou des raisonnements pour voir comment avec ce qu’il a appris à l’école, un élève se débrouille dans la vie. Comment il réfléchit et comment il répond à des problèmes courants. Le problème, comme le relevait le directeur du département éducation de l’OCDE dans le JDD : "C’est qu’en France on apprend surtout à connaître par cœur les bonnes réponses, pas trop à les chercher". Enfin, c’est une explication. Il y a aussi la peur de l’erreur très française quand l’échec est plutôt valorisé ailleurs dans l’apprentissage.
Mais est-ce que la France pourrait faire mieux ? D’autres pays sont arrivés à corriger leur système, comme l’Allemagne par exemple qui avait très mal pris ses premiers résultats il y a 20 ans. En France, Pisa est souvent brandi par les ministres successifs pour justifier leurs réformes. Les nouveaux chiffres du jour viendront conforter Jean-Michel Blanquer dans ses choix.
Mais les vrais effets des classes de CP et de CE1 à 12 élèves ne seront mesurés par Pisa que dans une dizaine d’années, quand ces élèves auront 15 ans. Autant dire qu’un ministre, Jean-Michel Blanquer, comme tous ses prédécesseurs n’est jamais confronté à son bilan Pisa.
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