ÉDITO - Voile dans le sport : "Nos politiques préfèrent brasser du vent plutôt que de résoudre les véritables problèmes", regrette Saporta

On en est là. Pendant que Poutine et Trump se partagent l’Ukraine devant les Européens impuissants. Pendant que l’Algérie se moque ouvertement de nous en refusant de récupérer les délinquants sous OQTF. Pendant que le narcotrafic corrompt notre pays et fait 100 morts par an. Pendant que les gamins se tuent à coups de machette à la sortie du terrain de foot. Nos ministres et nos parlementaires sont englués dans un énième débat sur le voile mais cette fois-ci dans le sport, comme si le sort de la République en dépendait.

Sauf que loin d’apaiser le débat, cette proposition de loi a engendré une véritable guerre des tranchées entre ministres. Le Garde des Sceaux allant même jusqu’à mettre sa démission dans la balance si le gouvernement reculait. Message reçu 5 sur 5 par le Premier ministre qui lui a donné raison. La dramatisation était telle qu’on aurait pu croire que l’avenir de la France se jouait sur ce bout de tissu rivé sur la tête des sportives musulmanes.

Ce voile sert moins à dissimuler les cheveux de ces femmes qui font du sport, que l’opportunisme de nos politiques qui pendant que le monde s’écroule et le pays avec, préfèrent brasser du vent, et s’écharper sur de fausses lois qui créent de vaines polémiques plutôt que de résoudre les véritables problèmes.

Il me vient en mémoire cette citation de Victor Hugo tirée de Choses vues : "Nos chambres décrépites procréent à cette heure une infinité de petites lois culs-de-jatte, qui, à peine nées, branlent la tête comme de vieilles femmes et n’ont plus de dents pour mordre les abus.".