ÉDITO - Relations franco-britanniques : "Le temps des embrassades est revenu", analyse Étienne Gernelle

Emmanuel et Brigitte Macron sont en visite d'État pour trois jours au Royaume-Uni, à partir de ce mardi. Il s'agit d'un signe fort, alors que les relations commencent à se réchauffer.

Emmanuel Macron et Charles III

Crédit : Ludovic MARIN / AFP

MACRON À LONDRES - Finalement, mon ex n'était pas si mal

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MACRON À LONDRES - Finalement, mon ex n'était pas si mal

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Le couple présidentiel français est arrivé ce mardi 8 juillet dans la matinée au Royaume-Uni pour une visite d’État de trois jours. Il sera aux côtés du roi Charles III puis le Premier ministre Keir Starmer. Cela signifie que le temps des discordes est pratiquement révolu.

Le Premier ministre britannique a lancé un reset – en français réinitialisation – des rapports entre le Royaume et l’Union européenne. Avec la France en particulier, ça se réchauffe, le temps des embrassades est revenu. Il faut dire qu’on était tombé dans des températures glaciales, notamment à l’époque de Boris Johnson.

Ce réchauffement est, en partie, dû à Vladimir Poutine. Un ennemi comme ça, cela rapproche. Avec l’abandon de l’Ukraine, et donc de l’Europe, par Donald Trump, la France et le Royaume-Uni sont obligés de se serrer les coudes. Ce sont les deux seules puissances militaires habituées aux opérations extérieures, et surtout les deux seules dotées de l’arme atomique.

Ils sont donc les deux leaders de la fameuse "coalition des volontaires" destinée à garantir une éventuelle paix en Ukraine avec des troupes au sol et des avions.

Une réconciliation mais des désaccords

Ce rapprochement ne signifie pas qu'il n'y a plus de sujets de fâcheries et notamment sur l’immigration. Londres reproche à Paris de ne pas faire assez pour empêcher les traversées de migrants qui sont quotidiennes. Il y a aussi les droits de douane de Donald Trump. Côté français, on s’agace du fait que Keir Starmer cajole beaucoup la Maison Blanche : il la joue un peu "perso", comme on dit.

Au fond, la géographie commande, nous sommes un peu condamnés à nous entendre. Ce qu'il s'est passé en 1965 en est la preuve. Charles De Gaulle se rend à Londres pour les obsèques de Winston Churchill. L’ambiance est glaciale : la France venait juste d’opposer son veto à l’entrée du Royaume-Uni dans la Communauté européenne.

Sauf qu'en rentrant le général De Gaulle déclare : "On s'est aperçu qu'il n'y avait pas de montagne entre l'Angleterre et la France, il y a seulement un canal et encore avec un tunnel on pourrait, je crois, les rapprocher beaucoup."

Alors il y a eu beaucoup d’autres disputes par la suite, mais cette anecdote raconte bien l’histoire franco-britannique du dernier siècle et demi : les aventures d’un vieux couple qui se rabiboche toujours.

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