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ÉDITO - Mobilisation contre la réforme des retraites : "Le scénario de 1995 semble peu probable", estime Lenglet

La France a connu deux grands mouvements de contestation contre la réforme des retraites, dont un qui avait fait plier le gouvernement en 1995. La mobilisation qui commence aujourd'hui sera-t-elle de la même ampleur ?

Manifestation contre la réforme des retraites à Marseille, le 17 janvier 2023.
Crédit : Nicolas TUCAT / AFP
LENGLET-CO - Mobilisation contre la réforme des retraites : "Le scénario de 1995 semble peu probable", estime Lenglet
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Lenglet-Co and You du 19 janvier 2023
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François Lenglet - édité par Léa Stassinet
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On attend ce jeudi 19 janvier aujourd’hui une forte mobilisation contre la réforme des retraites. Il y a en France deux précédents, deux mouvements importants : en 1995 et en 2010, eux aussi contre des réformes des retraites. Ces deux mouvements ont chacun fait descendre dans la rue plus d’un million de manifestants selon la police, et plus de 2 millions, voire 3 millions selon les syndicats. 

Ils n’ont pourtant pas eu le même succès. En 1995, le gouvernement Juppé a été contraint d’abandonner sa réforme. En 2010, le gouvernement Fillon la maintient malgré les manifestations, et la réforme est adoptée. 
 
En 1995, c’est le Plan Juppé qui déclenche la colère syndicale. Ce plan de réforme de la sécu contient quelques mots seulement sur un sujet explosif : les fonctionnaires passeront de 37 années et demi de cotisations à 40, comme dans le secteur privé. Et les régimes spéciaux, SNCF, RATP et autres, seront eux aussi transformés, pour faire progresser l’égalité des Français devant la retraite, dit le Premier ministre de l’époque. Alain Juppé fait son discours le 15 novembre 1995 à l’Assemblée nationale. Le feu prend très rapidement. Le 15 décembre, il bat en retraite et retire son texte.

La France paralysée pendant des semaines

Mais entre temps, la France est paralysée. Six grandes manifestations, dans tout le pays et, à partir de la fin novembre, une grève totale et reconductible de la SNCF, la RATP, La Poste… Trains et métros auront été complètements interrompus pendant plus de trois semaines, et avec eux, l’économie largement ralentie. Il faut se souvenir qu’à l’époque, pas de téléphones portables, seuls 1,4% des Français sont abonnés en décembre 1994, pas d’internet, seulement 250.000 foyers ont un accès. Donc pas d’informations, pas de possibilité de prévenir des retards, évidemment pas de navigateur pour éviter les embouteillages. Je me souviens être sorti de chez moi, en banlieue parisienne, à 4 heures du matin, pour aller travailler en voiture. J’ai dû rebrousser chemin, les routes étaient saturées. 

En 2010, le mouvement s'étiole

En 2010, l'ampleur du mouvement n'est pas la même. C’est alors le gouvernement Fillon qui veut repousser l’âge légal de 60 à 62 ans, un peu comme aujourd’hui. 14 journées de manifestations entre mars et novembre, certaines très suivies, avec des grèves dans les transports, dans les raffineries, chez les routiers, les éboueurs, les crèches, dans les lycées et les universités… Mais l’étirement du mouvement l’affaiblit. Le 23 novembre, il n’y a plus que quelques dizaines de milliers de manifestants, et le texte est adopté.

Loin d'un scénario similaire à 1995

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Alors, sommes-nous aujourd’hui, à la veille de 1995 ou de 2010 ? Les exercices de prévisions sociales sont toujours périlleux… Le scénario de 1995 semble peu probable. D’abord parce qu’à l’époque, Chirac, qui venait d’être élu, avait fait une campagne démagogique sur la fracture sociale, sans piper un mot de la réforme des retraites. Quand il dégaine son projet au nom de la lutte contre les déficits, c’est l’incompréhension totale. Pas de surprises comme ça aujourd’hui. En outre, Edouard Balladur, qui avait réformé les retraites du privé deux ans avant, avait soigneusement évité le secteur public, par crainte du mécontentement. Il avait en quelque sorte sanctuarisé les régimes spéciaux. Rien de tel aujourd’hui non plus, car les évolutions ont commencé depuis longtemps. 

Enfin, en 2023, il y a des amortisseurs qui limitent les inconvénients des grèves : les RTT, qui permettent de s’absenter du travail un ou deux jours quand c’est le bazar ; et bien sûr le télétravail, qui permet d’éviter les transports.

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