Veillée d'armes pour les syndicats, avant une journée de mobilisation qui s'annonce massive, contre la réforme des retraites. Est-ce de nature à émouvoir Emmanuel Macron ? Non, le président de la République est droit dans ses bottes. Cette réforme il la veut. Il continue d’affirmer que les Français lui ont donné un mandat clair en mai dernier.
La critique qui lui est faite, disant qu’il a été réélu pour barrer la route à Marine Le Pen, l’Elysée la repousse simplement en signalant que d’autres présidents ont été dans cette situation et ça ne les a pas empêchés d’agir.
L’entourage d’Emmanuel Macron aime bien rappeler aussi qu’il s’agisse de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy, jamais la réforme des retraites n’était dans leurs programmes présidentiels et pourtant ils l’ont fait, ou ont tenté comme en 1995.
Dans l’esprit d’Emmanuel Macron, c’est très clair : il a été élu il y a sept mois avec ce marqueur très fort de la réforme des retraites, et quand bien même il y a eu un retour de balancier aux législatives, Emmanuel Macron trouve que finalement une majorité relative, cela oblige à trouver des compromis et à mettre les oppositions devant leurs responsabilités.
Il ne redoute pas la journée du 19 janvier ? Il ne voit pas le pays pas à feu et à sang mais ses proches ne savent pas dire non plus comment cela va tourner. Bien sûr, le Président sent une lassitude qui s’est installée chez les Français depuis longtemps déjà.
A l’Elysée, on a fait remonter tout ce qui se disait lors des cérémonies de vœux un peu partout en France. La présidence a conscience que le pays est fatigué, que les Français ont peur des blocages et qu’il y a de la violence. Quant à savoir si la mobilisation va durer, comment l’épreuve de force va tourner ?
Emmanuel Macron considère qu’il faut remettre les gens au travail
Alba Ventura
Ni Emmanuel Macron, ni le gouvernement ne font pas de pari. Mais en cas de paralysie, on se garde la possibilité d’apporter quelques améliorations au texte. Sur quoi ? Mystère... Mais ce sont quelques billes pour satisfaire une partie de sa majorité et pouvoir avancer avec les syndicats.
Pourquoi le chef de l'Etat tient-il tant à cette réforme ? Parce qu’il considère qu’il faut remettre les gens au travail, il assume de le dire comme ça. Nicolas Sarkozy disait ça aussi. Parce que plus d’activité, c’est plus de croissance, c’est plus de richesse et c’est comme ça que l’on finance notre modèle social.
Dans l’esprit d’Emmanuel Macron, tout se tient : la réforme des retraites est aussi importante que la réforme du lycée professionnel à venir, comme la réforme de l’assurance chômage était aussi nécessaire que celle sur l’apprentissage.
Le point commun à tout ça : c’est le travail qui doit permettre à la France de se redresser. Dire le contraire, n