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Eric Zemmour à Budapest le 24 septembre 2021
Crédit : Attila KISBENEDEK / AFP
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Le ton est en train de changer avec Éric Zemmour, les politiques lui répondent plus ouvertement. Après sa présence devant le Bataclan ce samedi 13 novembre 2021, ceux qui rechignaient même à prononcer son nom ou évoquer ses propos ont changé.
L’instrumentalisation sans vergogne par Éric Zemmour des victimes du 13 novembre a fait réagir François Hollande, nommément visé. Il a dénoncé sur Radio J des propos "infondés, indécents, indignes". La semaine d'avant, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie a dénoncé sur France 5 la confusion totale sur l’histoire du polémiste.
Édouard Philippe, samedi sur RTL, a aussi dénoncé son révisionnisme sur Vichy, sur de Gaulle. Le temps de l’indifférence, ou du mépris, est fini. Éric Zemmour est enfin traité pour ce qu’il est devenu : un homme politique qui déroule des idées et qui fait campagne pour conquérir le pouvoir.
Cette prise de conscience a pris du temps par naïveté, sidération, prudence ou même par cynisme. Par exemple, Jean-Luc Mélenchon s’est montré naïf quand il a pensé que débattre avec Éric Zemmour pourrait remobiliser son propre camp. Les Républicains, eux, sont comme paralysés. À chaque débat pour leur Congrès, ils tentent de rattraper le sévère constat de Gérard Larcher : "Le phénomène Zemmour symbolise nos renoncements sur l’immigration et sur la sécurité".
Il y a aussi une sidération face à Éric Zemmour. Marine Le Pen a vu sa stratégie de campagne, toute tournée vers le second tour, s’écrouler en deux semaines. Déstabilisée, elle n’a cessé publiquement d’hésiter entre l’indifférence des vieilles troupes (comme elle dit), et revoir ses messages.
Même Emmanuel Macron n’a pas de ligne certaine face à Éric Zemmour. Tout peut laisser penser que ce n’est pas son affaire, ou plutôt que ça pourrait faire ses affaires politiquement. "Il est le miroir inversé de tout ce que l’on propose", explique un responsable de la majorité. Sauf que les thèmes et l’ambiance que cela donne au débat public ont fini, aussi, par atteindre l’Élysée. Le Président a répliqué, par petites phrases sibyllines d’abord, jusqu’à répondre le mardi 9 novembre lors de son allocution "aux doutes, à la colère, au retour du nationalisme".
Chacun cherche sa réplique parce que personne n’a encore vraiment résolu cette question toute simple : est-ce que répliquer à Éric Zemmour participe de son ascension et diffuse ses idées, ou est-ce que l’absence de toute objection lui permet de tranquillement creuser son sillon ?
Il y a aussi le sentiment, assez répandu, qu’aller sur le terrain moral le diaboliser ne servirait à rien. Tout cela était vrai jusqu’à la semaine dernière. Éric Zemmour est un politique, un nationaliste xénophobe, et désormais traité comme tel.
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