La chronique des ralliements, c’est souvent le feuilleton de la télé sans budget. On s’amuse comme on peut avec l’irruption de quasi-inconnus qui relancent une intrigue que nous avons cessé de comprendre depuis longtemps. Sauf que là, avec Eric Woerth, c’est un avertissement très sérieux, menaçant même, pour Valérie Pécresse.
Ce n’est pas de la série B. Par son profil, sarkozyste (je vais y revenir).
Par ce moment, juste avant le premier grand meeting de la candidate des Républicains dimanche. Et par le message porté. Tout est fait pour nuire à Valérie Pécresse. C’est un ralliement, ou une trahison, je vous laisse choisir, calibré pour faire mal.
Eric Woerth est à lui tout seul l’image du sérieux budgétaire. C’est le visage de la rigueur. Il part avec l’un des angles d’attaque de Valérie Pécresse contre le Président sortant. L’ancien ministre du budget, président de la commission des finances, passe un message dans Le Parisien : "Emmanuel Macron n’a pas "cramé la caisse". C’est une expression redoutable qu’avait trouvé Valérie Pécresse, peut-être la seule d’ailleurs, mais qu’elle n’est pas parvenue à décliner ces dernières semaines.
Mais qu’est-ce qu’Eric Woerth peut apporter à Emmanuel Macron, vraiment ? Il réassure les électeurs de droite modérée qui pourraient à un moment douter de leur choix pour Emmanuel Macron. Eric Woerth fait surtout la jonction entre Emmanuel Macron et le passé glorieux de l’UMP.
C’est un ancien ministre de Nicolas Sarkozy. Or, l’ancien Président n’a pas encore dit, s’il soutenait Valérie Pécresse. Il désespère de sa campagne, révèle même Le Figaro ce matin. "Valérie part dans tous les sens", confie-t-il à ses visiteurs. "En 2007, on parlait de Sarko matin, midi et soir. Mais là, qui parle de Valérie Pécresse ? Elle est inexistante".
Nicolas Sarkozy ne s’exprime pas publiquement. Mais ses petites phrases et son ombre planent. Il a ainsi recommandé lors d’une rencontre à l’Elysée à Emmanuel Macron de prendre Christine Lagarde, son ancienne ministre et actuelle patronne de la BCE, comme Premier ministre du prochain quinquennat. C’est ce qu’ont révélé Les Echos mardi.
Nicolas Sarkozy joue donc l’ambiguïté. Ses véritables motivations sont difficiles à démêler. Il en va de son héritage, de sa succession à droite, de son influence et de sa famille politique. Un méli-mélo qui relève autant de l’affectif que de la tactique pour Nicolas Sarkozy. Allez savoir ce qui l’emportera au moment de choisir, sinon l’orgueil et ses intérêts.
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