Christiane Taubira, candidate à l’élection présidentielle, a été lâchée lundi 14 février par le PRG, le Parti Radical de Gauche. Est-ce un fait politique ? Même si son équipe parle des "clapotis" de la campagne, s’aligner sur la ligne de départ de cette présidentielle est chaque jour plus difficile pour Christiane Taubira. Pour des raisons d’abord purement matérielles,
En
attendant les chiffres de ce mardi soir, Christiane
Taubira a ce matin moins de 50 signatures de maires. Il lui en faut 10 fois
plus d’ici une vingtaine de jours. C’est
le début de la fin de la courte aventure de Christiane Taubira dans cette
présidentielle 2022. Comment
expliquer cet échec probable ?
Le
sujet, ce n’est pas, bien sûr, la défection du Parti Radical de Gauche, qui
négociera avec un autre candidat des places pour les Législatives. Non, il y a dans les difficultés de Christiane Taubira quelques leçons qui valent
pour tous les candidats à l’élection présidentielle. Et en particulier à gauche.
Le mirage de l’union, d’abord. Christiane
Taubira a dégainé une arme, la primaire populaire, qui n’aura imposé ni
l’union, ni une candidature. La
gauche n’a ensuite rien appris de l’échec du quinquennat Hollande. Et elle a
cru qu’elle avait retrouvé des couleurs aux municipales pour le PS, aux
européennes pour les écolos.
Et
puis, il est impossible de se présenter à l’élection suprême sans s’y être
préparé, très préparé même, par
du terrain, par des idées. Aucun
candidat qualifié de "surprise" dans une présidentielle ne l’a
été vraiment.
La gauche n’a-t-elle vraiment rien à dire ? Il ne suffit pas d’être la figure d’une gauche morale pour ne pas être une
candidature de plus. Pour
Christiane Taubira, le verbe ne fait pas un programme. Picorer
entre des idées sociales et quelques idées écolos ne distinguent pas des
autres. En particulier de Yannick Jadot ou d’Anne Hidalgo.
C’est moins la saturation de candidats que le manque d’espace politique qui fait défaut. Christiane Taubira, c’est la fin d’une gauche "sociétale", celle des 35 heures, un progrès social très mal partagé. Celle du "mariage pour tous" ensuite. Il n’y a plus d’attente, ou plus de cause, suffisamment généraliste et partagée pour que la gauche trouve une utilité aux yeux de trois électeurs sur quatre. L’écologie n’a pas remplacé cette demande. Un fossé s’est créé avec l’électorat.
Ces leçons valent-elles pour tous les candidats de gauche ? Oui. Aucun n’est aujourd’hui un vote utile parce qu’aucun n’est en capacité de gouverner. Même le dernier ressort, la dernière béquille ; la peur de l’extrême droite, ne fonctionne plus. À des niveaux aussi faibles, tous entre 2 et 5%, 9-10% pour Jean-Luc Mélenchon, ils ne sont ni l’espoir, ni le rempart. Pour l’instant 2022, c’est sans la gauche. Christiane Taubira chutera juste un peu avant les autres, faute d’élan, et faute de signature.
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