ÉDITO - Paris 2024 : "Quand on est ambassadeur, on ne prend pas parti publiquement", estime Alba Ventura

Émilie Gomis, ancienne basketteuse et championne olympique, peut-elle rester ambassadrice de Jeux olympiques ? Médaillée d'argent au Jeux de Londres, elle a dérapé lorsque deux jours après les attaques du Hamas contre Israël elle a publié sur son compte Instagram une carte de France se couvrant de drapeaux israéliens avec cette question : "Que feriez-vous dans cette situation ?"

Inutile de préciser la polémique que cela a pu susciter. Le président du Crif s'en est ému auprès de la ministre des Sports et lui a demandé de démettre Émilie Gomis de ses fonctions. La basketteuse s'est excusée mais le mal est fait, car on ne retiendra que ce qu'elle a écrit et donc ce qu'elle pense. Quand on est ambassadeur, quand on est porte-drapeau, on n'engage pas sa propre personne. Quand on est ambassadeur, on ne prend pas parti publiquement, sauf à prendre parti pour la paix. Quand on est ambassadeur pour les Jeux, on se doit d'adopter une forme de réserve.

Certaines entreprises ont mis sur la touche des collaborateurs. L'Oréal par exemple a suspendu sa conseillère pour la diversité. Cette Franco-Palestinienne avait pris des positions dénonçant l'impunité d'Israël et le génocide des Palestiniens. De la même façon, l'ancienne journaliste de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui, s'est vu retirer le prix Simon Veil pour avoir retweeté un message faisant le parallèle entre la Shoah et la riposte israélienne à la barbarie du Hamas. 

Chacun a le droit d'avoir un avis personnel, mais lorsqu'on représente la France, lorsqu'à travers un titre, on incarne les valeurs de la République française, la moindre des choses est de laisser son avis personnel dans sa poche.