Elisabeth Borne part en guerre contre le harcèlement scolaire. La veille, son ministre de l'Éducation Pap Ndiaye avait reçu les parents de Lindsay qui accusent l'éducation nationale de ne pas avoir protégé leur fille.
Cela fait quand même 15 ans que rien n’a changé. 15 ans que l’on connait ce fléau, mais que l’on ne parvient pas à le combattre. C’était le grand combat de Luc Chatel en 2008 lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale de Nicolas Sarkozy.
A l’époque, le pédopsychiatre Marcel Ruffo avait alerté avec plusieurs personnalités sur ce qu’il appelait les phénomènes de "souffre-douleur", de "bouc émissaire", de brimades entre élèves. Et c’est comme ça que le ministre avait lancé des États-Généraux du Harcèlement en 2011. On estimait qu’1 enfant sur 10 était victime de harcèlement.
Aujourd’hui, on en est au même point : 1 enfant sur 10. Pourtant, on a mis en place des outils, des programmes dans les écoles, on a formé, sensibilisé les personnels scolaires : infirmière, profs, CPE. Les parents doivent être informés, les victimes mieux prises en charge.
Le résultat, c’est que 22 enfants sont décédés des suites du harcèlement en 2021. Mais pourquoi n'y arrive-t-on ? Vous connaissez le mot dièse #pasdevague : pas de polémique, pas de scandale. Voilà le fléau de l’Éducation nationale ! Alors pas partout, heureusement.
On demande aux profs de rester discrets, de ne pas dire ce qui déraille, les proviseurs ne veulent surtout pas que leur établissement ait mauvaise réputation. #Pasdevague sur la violence, pas de vague sur la laïcité, pas de vague sur le harcèlement. On étouffe tout. Alors, il y a toujours eu de la violence dans les établissements scolaires.
On n’y arrive pas parce qu’on ne sanctionne plus
Mais aujourd’hui, en plus, il y a le harcèlement virtuel par le biais des réseaux sociaux, des gamins cachés derrière leurs écrans qui exercent leur violence en toute impunité. On n’y arrive pas parce qu’on ne sanctionne plus.
Il a fallu l’histoire du petit Maël récemment pour rappeler que c’est le harceleur qui doit quitter l’établissement pas la victime. Il faut être intraitable avec ceux qui harcèlent. On n’ose plus exclure aujourd’hui. J’ai vu prononcer des exclusions définitives "avec sursis". C’est fort ça ! On est exclu mais pas tout à fait, un pied dedans un pied dehors. Tout ça parce qu’on a peur des parents.
Le ministre Pap Ndiaye dans tout cela ? Il a reçu les parents de Lindsay. Les parents ne l’ont pas trouvé "sincère". On n’a pas fait mieux pour décrire l’impuissance du ministre. Dans l’affaire Lindsay comme dans la plupart des affaires tout le monde était au courant, l’école, l’académie, le rectorat, la police.
Pourquoi il n’a pas arbitré en faveur de la victime ? Je suis sûre qu’il a fait preuve d’empathie, c’est le moins que l’on puisse faire mais on n’en est plus là. Combattre le harcèlement cela demande une volonté politique et un poids politique, que n’a pas Pap Ndiaye.
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