Thierry Breton a claqué la porte de la Commission européenne le lundi 16 septembre. Pour le remplacer, c'est le très discret ministre démissionnaire des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui a été choisi. Un simple recasage ? En tout cas, ça y ressemble.
Il faut toujours donner sa chance au produit. On ne sait jamais, on peut rêver. Stéphane Séjourné peut peut-être se révéler être un très bon commissaire européen. Mais enfin, tout de même, l'impression que ça donne est assez peu glorieuse. Je n'ai rien à lui reprocher, mais le problème c'est que je n'ai rien non plus à avancer comme argument à sa faveur. C'est un apparat chic de la macronie, ce qui n'est pas une insulte. Il doit toute sa carrière à Emmanuel Macron jusqu'à devenir ministre des Affaires étrangères. C'est pas mal. Le problème, c'est qu'il a été plutôt transparent à ce poste.
On a beau chercher, on ne comprend pas vraiment ce qui pourrait justifier sa nomination à un poste où il sera chargé pour toute l'Europe "des enjeux de souveraineté industrielle, technologique et de compétitivité européenne", comme l'explique l'Élysée.
Stéphane Séjourné a tout de même été président du groupe Renew au Parlement européen. Il était plutôt habile d'ailleurs, semble-t-il, à ce poste, mais ça ne fait pas de lui un connaisseur des sujets qu'il va traiter, ni un poids lourd de la politique. Or, le poste en question est un poste de poids lourd. Regardez son prédécesseur Thierry Breton, il en a agacé plus d'un et notamment la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, qui a eu sa peau. Mais, de toute évidence, c'est un poids lourd. On l'a vu, par exemple, pendant le Covid, durant la crise des vaccins.
Et puis, regardons les commissaires français d'avant : Pierre Moscovici, Jacques Barrot, Michel Barnier, Pascal Lamy. À côté, Séjourné fait quand même un peu léger. Surtout que les enjeux sont énormes. Le premier renseignement du rapport de Mario Draghi, publié la semaine dernière, est que la compétitivité de l'Europe décroche par rapport à celle des États-Unis et celle de la Chine. Franchement, ce n'est pas faire injure à Stéphane Séjourné que de dire que pour traiter de ce sujet existentiel, on pouvait penser à quelqu'un de plus calibré que lui.
L'avenir jugera s'il s'agit d'un recasage. Si Séjourné ne nous surprend pas, s'il ne se révèle pas, ce sera assez accablant pour Emmanuel Macron qui depuis le début de sa carrière a fait de l'Europe son credo.
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