Emmanuel Macron se rend le 24 février à la Maison Blanche, à Washington. Le président français va tenter de jouer les “persuador” auprès de Donald Trump. C'est devant ce constat que l’on est pris d’un certain vertige : comment en est-on arrivé à ce point dans lequel le sort de l’Ukraine, et la sécurité de l’Europe, dépendent autant de l’art de convaincre d’un seul homme ?
Emmanuel Macron va devoir tenter d’infléchir la position de Donald Trump, qui s’est – et c’est aussi ahurissant que terrifiant – quasiment aligné sur les positions du Kremlin. Il faudra donc que le président français soit un "Persuador", parce que cela ressemble un peu à une mission impossible.
On peut malgré tout se demander si cette entreprise peut marcher quand même ? D'ailleurs, si quelqu’un le peut en Europe, c’est sans doute lui.
Emmanuel Macron n’est pas le plus mauvais dans l’exercice, sa carrière en atteste. On se souvient encore de ses interminables shows durant le "grand débat" après la crise des gilets jaunes. Il ne s’arrêtait qu’après avoir retourné la foule – ou du moins pensé qu’il avait retourné la foule.
Sauf qu’avec Donald Trump, c’est autre chose. Gérard Araud, qui fut ambassadeur à Washington, a assisté à plusieurs entretiens entre les deux hommes lors de leurs premiers mandats. Il raconte que le président français déroulait une argumentation logique, mais qu’en retour, il n’avait droit qu’à des phrases sans queue ni tête gorgées de contre-vérités. Or, Trump II est bien plus coriace que le Trump I, et plus radicalisé.
Emmanuel Macron d’ailleurs déjà expérimenté la discussion avec quelqu’un sur qui la raison n’a pas de prise, et c’est Vladimir Poutine. Autant dire qu'il n’a pas vraiment réussi à persuader le président russe.
Il a essayé de dérouler des arguments logiques, mais manifestement, tout cela glissait comme de l’eau sur les plumes d’un canard. Pour l’avoir entendu en parler à l’époque, je me souviens que ça le perturbait un peu, Emmanuel Macron. Il pensait que c’était l’isolement du président russe pendant le Covid qui lui avait fait perdre pied.
Mais il manque dans cette affaire un élément fondamental : avec ces gens-là, tout est une question de puissance. De rapport de force. Rien ne sert d’amadouer, il faut dissuader. Dans ce cas, il faut des chars et des avions, des obus, des missiles et de l’argent.
Bref, de la force, économique et militaire. Et c’est le problème. Nous n’en avons pas tout à fait assez, ou pas, pour tenir en respect Vladimir Poutine et nous n’en avons pas assez pour gagner le respect de Donald Trump. Donc si Emmanuel Macron réussit à Washington aujourd’hui, ce sera un exploit et il méritera vraiment ce surnom de "Persuador" !
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