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ÉDITO - Mort de Robert Badinter : "Un homme droit, qui n'a jamais varié", salue Alba Ventura

Abolition de la peine de mort, dépénalisation de l'homosexualité… Décédé à l'âge de 95 ans, Robert Badinter, ancien avocat et ministre de la Justice, laisse derrière lui une trace indélébile dans l'Histoire de notre pays.

Robert Badinter est un avocat, juriste, essayiste et homme politique français.

Crédit : Francois Mori/SipaPress

ÉDITO - Hommage à Robert Badinter

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Alba Ventura

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Des personnalités comme Robert Badinter, il y en a un par demi-siècle. C’est comme Simone Veil. Ce sont des gens qui, tout au long de leurs vies, se sont battus pour leurs convictions. Et qui entrent en politique pour mettre en application leurs convictions. C’est une façon noble de faire de la politique. Ils sont comme des vigies, comme des guides. Ce ne sont pas des personnalités destinées à devenir président de la République, mais leur parcours et leur passage au pouvoir aura laissé une trace dans l’Histoire. 

Robert Badinter avec l’abolition de la peine de mort, mais pas seulement. Oui, parce qu’on parle toujours de la peine de mort, mais il faut se rappeler qu’avant Badinter, être homo était un délit. Vous pouviez aller en prison. Cela ne voulait pas dire que tout devenait facile, mais cela a été une décision forte sur un long chemin de lutte. Il a donné le droit aux homosexuels d’être homo. Toute la carrière de Robert Badinter se résume au droit. L’avocat, le ministre ou le Sage du Conseil constitutionnel… C’était le droit d’abord. Un homme droit, qui n’a jamais varié.

Il y avait cette phrase des socialistes qui disait : "Mitterrand a deux avocats : Badinter pour le droit, et Dumas pour le tordu". On va laisser Roland Dumas tranquille. Des Robert Badinter, on les cherche. On n’en a plus beaucoup, pour ne pas dire plus du tout. C’est un des grands désespoirs, on a de plus en plus de mal à trouver, à rencontrer des personnalités telles que Robert Badinter. 

Le criminel ne devient pas criminel par hasard

J’entends certains, à l’occasion de cette disparition, rappeler que Robert Badinter avait institué ce que l’on appelle "la culture de l’excuse". L’idée que le criminel ne devient pas criminel par hasard, mais que c’est la société qui le pervertit. Évidemment, il y a des pans entiers de la justice de l’époque qui ont laissé des traces profondes. Et on a parfaitement le droit de faire le bilan de ce qui a été fait.

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Mais s’agissant de Robert Badinter, chez qui le droit et l’humanité primaient plus que tout, il faut se souvenir à quel point il croyait en la réinsertion. Il considérait qu’il fallait une punition, mais que si cette punition était sans espoir, alors on y perdait notre humanité. Pour Badinter, il fallait toujours laisser la possibilité à un homme de devenir meilleur. Et ce n’est pas donné à tout le monde de penser ainsi. 

Pour terminer, j'aimerais, au-delà de Robert Badinter, avoir une pensée pour le couple qu’il formait avec sa femme, Élisabeth. Une féministe. Une combattante. Qui est peut-être moins populaire parce qu’elle a osé dire des choses sur le féminisme ou la laïcité. Mais qui n’a jamais abdiqué sur ses convictions. Ce qu’ils avaient en commun tous les deux. 

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