ÉDITO - Lucie Castets à Matignon et gouvernement NFP : "La fin de la blague", estime Gernelle

"Avec 193 députés sur 577, et en position excentrée, le NFP n'était pas en position d'imposer Lucie Castets à Matignon, ni de constituer et surtout de maintenir un gouvernement sur la base de son programme", souligne le directeur du magazine "Le Point", Etienne Gernelle, sur RTL.

Lucie Castets, candidate à Matignon pour le Nouveau Front populaire, a fait son coming-out médiatique dans "Paris Match".

Crédit : Francois LO PRESTI / AFP

POLITIQUE - Gouvernement NFP et Lucie Castets à Matignon, la fin de la blague

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C'est une ex-future première ministre, qui avait débarqué dans le ciel politique comme une comète. Et puis… Bah et puis... Ah mais rien ! Zéro ! Le néant… La carrière de Lucie Castets comme Première ministre est sur le point de se terminer avant d'avoir commencé. L'ironie de l'histoire est la motion de censure déposée à l'Assemblée nationale par le Nouveau Front populaire, le vote aura lieu ce soir, qui est sur le point de démontrer que c'était une blague.

Si elle est rejetée, et c'est à cette heure l'hypothèse la plus probable, cela prouvera que le NFP n'était pas si fort qu'il le disait, qu'il était dispensable. Et donc que sa revendication d'exercer le pouvoir était une blague. Avec 193 députés sur 577, et en position excentrée, le NFP n'était pas en position d'imposer Lucie Castets à Matignon, ni de constituer et surtout de maintenir un gouvernement sur la base de son programme. Et pourtant, la farce a duré trois mois. Mais là, ce soir, c'est la fin.

Les députés sont élus démocratiquement. Le président désigne un Premier ministre, conformément à la Constitution, de l'article 8. Une motion de censure est déposée, l'article 49. Les députés la rejettent. La démocratie a parlé. Rien à dire. Quand on pense à toutes les fariboles outragées qu'on a dû entendre pendant trois mois.

La majorité du NFP, une vérité alternative

Il fallait entendre Olivier Faure fustiger le "déni démocratique", et puis Jean-Luc Mélenchon parlant d'un "coup de force de Macron". Et dénonçant, à propos du président, "la fatuité des monarques". Alors que sur ce coup, c’est peut-être lui qui s’est vu plus important qu’il n’était. De plus, Fabien Roussel a osé cette tirade : "la démocratie est salie. Le peuple de France est bâillonné. La République est menacée". Il y a quand même de quoi se gondoler.

Pas plus d'une semaine, en tout cas. Attention, ça ne veut pas dire que Barnier, lui, est solidement installé. Il pourrait aussi, par exemple, y avoir une autre coalition, dont le centre de gravité serait plus à gauche. Sans LFI, pas de NFP en tant que tel, ni Lucie Castets. La seule leçon de tout ça est qu'une vérité alternative a réussi, dans le pays de Descartes, à survivre trois mois.

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