Depuis un an, Israël fait la guerre contre la bande de Gaza pour éradiquer le Hamas, responsable des attaques terroristes du 7 octobre. Un an plus tard, le bilan humain de ce conflit s'élève à 41.000 morts selon le Hamas, un chiffre jugé crédible par l'ONU, et près de 100.000 blessés.
Depuis le début de l'offensive israélienne, Emilie Baujard, journaliste au service international de RTL, parle quotidiennement avec le journaliste palestinien Rami Abu Jamous. Tous les jours, il envoie le même message : "Salut les amis, toujours vivant. J'espère que vous allez bien".
Chaque jour, Rami partage son quotidien, la difficulté de trouver de l'eau et à manger, la pluie qui inonde les allées des camps de fortune, les bombardements. Rami tient pour sa famille et aussi pour son travail de journaliste qu'il a repris il y a quelques mois. "C'est la fatigue, c'est la peur. C'est quelqu'un qui a survécu pendant 365 jours. On a toujours ce sentiment-là qu'on peut être bombardé à n'importe quel moment. La peur de ne pas revoir ma famille. Quand je dis au revoir le matin, c'est comme un peu les adieux tous les matins", témoigne-t-il.
Comme beaucoup de Gazaouis, Rami a dû se déplacer plusieurs fois depuis un an. Il a d'abord quitté la ville de Gaza en novembre puis Rafah en mai dernier. Aujourd'hui, il vit sous tente avec sa femme, son fils de trois ans et ses beaux-enfants. "Au début, on était juste quatre familles. Là, on est à peu près huit ou neuf familles. En tout, on est une quarantaine de personnes de plus en plus serrées. Il n'y a plus de vie privée", raconte-t-il.
Aujourd'hui, plus d'un million et demi de Gazaouis vivent sur une zone de 40 kilomètres carrés dans le sud de la bande de Gaza. Mais certains n'ont pas évacué vers cette zone humanitaire du sud et sont restés dans le nord. Ils seraient entre 250 et 350.000 selon les organisations humanitaires. Au nord, la situation est bien différente.
Tout d'abord, il n'est plus possible de bouger entre le nord et le sud. Ceux du nord sont coupés du reste de la bande de Gaza puisque la zone est encerclée par les chars israéliens. L'aide humanitaire n'entre pratiquement pas et la plupart des bâtiments sont détruits. Zyad Medhouk est professeur de français et écrivain. Il a perdu son frère et ses nièces dans un bombardement israélien. Sa maison a été détruite et il vit maintenant dans les décombres d'un immeuble dans le centre de la ville de Gaza.
"Le quotidien est très difficile. Vous êtes obligés d'aller chercher de l'eau potable, chercher du bois pour le feu parce qu'il n'y a pas de gaz qui entre. Après, chercher un endroit pour recharger les lampes et les portables, aller au marché. Les prix ont flambés. Ça veut dire qu'un kilo de tomate peut [coûter] 100 dollars. Tout est compliqué. Une année tragique et dramatique", résume Zyad.
Il n'y a pas une vie à Gaza, on survit. (...) On n'a pas d'autre choix qu'attendre et qu'espérer.
Zyad Medhouk
À cela s'ajoute tous les enfants qui ne peuvent plus aller à l'école que ce soit au nord ou au sud alors qu'avant la guerre, la quasi totalité des enfants gazaouis étaient scolarisés. Les civils sont réalistes et pragmatiques. Ils ne voient pas d'issue pour le moment et se disent miraculés d'avoir survécu jusqu'à aujourd'hui.
"Il n'y a pas une vie à Gaza, on survit. Nous sommes dans l'attente d'une solution politique parce que nous sommes convaincus qu'il n'y aura jamais une solution par la violence, par la guerre. On n'a pas d'autre choix qu'attendre et qu'espérer", explique Zyad.
Rami a décidé d'aller de l'avant, sans attendre l'après. Sa femme Sabah est enceinte. "C'est notre façon de dire que malgré tout ce qui se passe, l'amour existe, l'amour est toujours, même sous une tente. La vie continue, même sous une tente", confie Rami. Sabah doit accoucher en mars. Rami espère que d'ici là, la guerre sera finie.
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