ÉDITO - "Les vrais défenseurs de la liberté défendent aussi celle des autres", estime Étienne Gernelle

Une conférence sur la Palestine qui devait accueillir Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan à l'Université de Lille a été annulée.

Jean-Luc Mélenchon, le 25 août 2023.

Crédit : JEFF PACHOUD / AFP

EDITO - Zemmour, Mélenchon : ces meetings annulés

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Que ce soit dit : je défends Jean-Luc Mélenchon dans cette affaire, et ce même si je considère que ses positions sur Israël et Gaza – car c’était le sujet de cette conférence - sont souvent empreintes d’une terrifiante complaisance à l’égard du Hamas et de l’islamisme en général.

Alors pourquoi je défends Mélenchon dans cette affaire ? Pour la même raison que j’évoquais hier, notre liberté commence par celle des autres, et je vous ressors ma citation de Clemenceau : "Laissez tout attaquer afin qu'on puisse tout défendre."

Alors les situations sont un peu différentes. Il s’agit dans le cas de Mélenchon d’une université, qui est libre d’inviter – ou pas - qui elle veut. Personne n’empêche Mélenchon de faire sa conférence ailleurs à Lille. C’est d’ailleurs ce qui va se passer. C’est la différence avec le cas Zemmour, qui, avec ses acolytes Nigel Farage et Victor Orban, qui a été de fait déclaré persona non grata sur la commune de Saint Josse à Bruxelles.

Laissez tout attaquer afin qu'on puisse tout défendre

Clemenceau

Il n’empêche, ce signal n’est pas bon. Enfin, puisqu’on parle d’universités et de liberté, il faut aller plus loin. Déjà, est-on sûr que pour des politiques de bords opposés à celui de Mélenchon, l’idée même qu’ils puissent tenir conférence dans une université est envisageable ? La réponse est évidemment non.

Mais surtout, songeons aux censures d’universitaires, pas de politiques, d’universitaires ! Souvent du fait de mouvements de gauche radicale. Par exemple Alain Finkielkraut empêché de parler à Sciences-Po Paris en 2019, comme Sylviane Agacinski à l’université de Bordeaux la même année. On pourrait aussi citer les intimidations d’un prof de Sciences Po Grenoble, et bien d’autres.

Et même les étudiants ! Pensons aux scandaleuses intimidations subies à Sciences Po Paris le mois dernier par des étudiants de l’Union des étudiants juifs de France… de la part d’autres étudiants, propalestiniens. Et là, remarquez bien, Jean-Luc Mélenchon ne s’était pas mobilisé. Les vrais défenseurs de la liberté défendent aussi celle des autres.

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