Franck Terrier témoigne ce mardi 13 septembre devant la cour d'assise spéciale de Paris dans le cadre du procès sur l'attentat de Nice, le 14 juillet 2016. Devant les juges, il va répéter ce qu'il a déjà répété des dizaines et des dizaines de fois : "J'ai fait ce que j'avais à faire. Il fallait le faire. Je ne suis pas un héros. Tout juste un mec normal qui a fait un truc un peu anormal".
Le "truc un peu anormal", c'est d'avoir fait demi-tour avec son scooter, d'avoir pris en chasse le camion du terroriste, d'avoir tenté de lui barrer la route en balançant son deux-roues sous les roues, d'avoir grimpé dans la cabine du camion pour se battre avec le terroriste en évitant de prendre une balle.
À chaque fois que j'entends son témoignage, je me demande : "Qu'aurai-je fait à sa place ? En aurai-je été capable ? Qu'est-ce qui fait que sur les centaines de personnes qui se trouvent à cet endroit précis de la Promenade des Anglais, il y en a un qui passe à l'action ?"
Vous êtes-vous déjà demandés si, dans une situation pareille, vous seriez intervenu. Est-ce du courage ? Est-ce l'inconscience ? Est-ce autre chose ? De même : qu'aurai-je fait face à l'homme qui se noie ? Qu'aurai-je fait face à cette fille qui se fait agresser dans le métro ? Qu'aurai-je fait sous l'Occupation ?
Cela me fait penser aux Justes, ces gens qui ont caché des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale et qui répondent invariablement : "Je n'ai rien fait d'extraordinaire. C'était normal". Non, ce n'était pas normal. C'était la guerre et ils prenaient le risque de mourir.
Il y a des gens qui sont formés pour le risque. Il y a les forces de l'ordre. Mais, là, ce qui est frappant, c'est l'homme - ou la femme - qui vous ressemble et qui, un jour, agit de manière extraordinaire. On les appelle des héros ordinaires, mais ils sont des héros quand même.
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