Ils étaient sept, ils ne sont revenus qu'à trois. Caroline et six autres membres de sa famille étaient sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016, lorsqu'un homme radicalisé de 31 ans a foncé au volant d'un camion dans la foule venue assister au traditionnel feu d'artifice. Dans cet attentat, un des pires ayant endeuillé la France, Caroline a perdu sa mère, son beau-père, son frère et son fils aîné.
"On est arrivé devant ce groupe de rock. On s'est arrêté et il y avait beaucoup de musique. Ma mère dansait et le camion est arrivé derrière nous. On n'a rien entendu. On continuait notre vie. J'ai regardé ma mère, c'est les dernières images que j'ai, c'est ma mère qui danse", se souvient-elle. Aujourd'hui, elle est, avec sa belle-sœur Olfa et son fils Léo, une rescapée.
Dans Les Voix du crime, Caroline raconte cette nuit d'horreur, les heures et les jours qui ont suivi le drame, et surtout les années qu'elle a passé à attendre le procès qui s'est ouvert lundi 5 septembre devant la Cour d'Assise spéciale de Paris.
C'est le seul moment où on va pouvoir enfin parler des victimes
Caroline Villani
"C'est le seul moment où on va pouvoir enfin parler des victimes", résume Caroline qui s'est constituée partie civile. "Je ne suis pas là pour me mettre en avant, même si on me pose des questions sur ce que j'ai vécu, comment je suis... OK, je réponds parce qu'il faut répondre. Mais le but pour moi, c'est de parler de toutes les parties civiles, qu'elles puissent s'exprimer et dire ce qu'elles ont vécu parce qu'il faut que ça soit entendu comme ceux du Bataclan, comme Charlie Hebdo, comme tous les attentats."
Pour autant, elle n'attend "aucune réponse du procès" lors duquel huit personnes doivent être jugées pour association de malfaiteurs. "Celui qui a commis l'attentat, il est mort, explique-t-elle. Je ne veux même pas retenir son nom. Et pour moi, ils n'ont aucune importance. Ces gens là n'existent pas. Pour moi, ce serait trop d'honneur de leur donner de l'importance."
Il y a une vie après la mort, et ça personne ne me fera changer d'avis
Caroline Vilani
C'est pourquoi elle refuse même de leur parler. "Pour moi, ils sont bêtes. Voilà, je résume ces gens là, à des gens qui sont idiots. En fait, je voulais leur parler de Dieu. Je voulais leur dire que Dieu est amour et qu'ils ont rien compris en fait. Tout simplement qu'on ne doit pas tuer au nom de Dieu. De quel droit, en fait ? Mais est ce qu'ils vont comprendre ces choses là ? Ils sont tellement endoctrinés. Comment voulez vous qu'ils comprennent quelque chose ?"
Six ans après le drame, Caroline s'est elle-même tournée vers la spiritualité pour surmonter son traumatisme. "Il y a une vie après la mort, et ça personne ne me fera changer d'avis", insiste-t-elle. "Je n'ai plus peur de mourir."
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