ÉDITO - Insécurité, violences : "La politique du coup de menton, ça ne fonctionne plus", selon Alba Ventura

Le gouvernement de Gabriel Attal semble vouloir prendre à bras-le-corps l'insécurité, les actes de violence. Le Premier ministre a même prévenu "aujourd'hui, c'est la République qui contre-attaque". Mais malheureusement, on est loin, on est très loin de régler les problèmes de la délinquance dans notre pays. 

Non, les coups de menton sur l'insécurité, ça ne fonctionne plus immédiatement, les effets d'annonces musclées, c'est vieux comme Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, et sa sortie à Argenteuil : "Vous en avez assez de cette bande de racailles, on va vous en débarrasser". Et quelques mois avant, il voulait nettoyer la cité de la Courneuve au "Kärcher". C'est fini ce genre de slogan. 

Donc "la République contre-attaque", ça n'a plus aucun impact face à un phénomène social profond qui est ancré depuis des décennies. Parce qu'il faut en fait casser une spirale et que ça prendra du temps. Revoir l'excuse de minorité, instaurer des couvre-feu pour les moins de 13 ans, construire des places dans les centres éducatifs fermés, mais cela fait 15-20 ans que l'on en parle. Et à chaque fois, on nous fait le coup de restaurer l'autorité à l'école. Gabriel Attal ne manque pas de volonté, de détermination, mais c'est un travail de longue haleine et c'est un travail qui aurait dû se faire en début de mandat. 

Il faut effectivement faire des opérations place nette pour lutter contre le trafic de drogue. Mais ça ne marche pas avec un coup de baguette magique ou la visite du président Macron. Il faut déstabiliser les dealers tout le temps. Il faut mettre hors d'état de nuire des gamins de 14-15 ans qui ont déjà un casier long comme le bras et qui tabassent à mort des innocents. Il faut faire, c'est-à-dire arrêter de dire et faire, ne pas nous faire croire que tout d'un coup tout va changer. Et il faut repartir de zéro.