ÉDITO - "La faculté est là pour apprendre, pas pour financer des croyances", lance Alba Ventura

Grand n'importe quoi à l'université Paul Valéry de Montpellier. Si l’on délivre de très bons enseignements, l'université semble connaître quelques dérives. Depuis 2011, on y dispense un Master en Sciences humaines destiné aux employés en Ressources humaines, un master qui revendique "une approche pédagogique quantique". Ce Master se présente ainsi sur sa plaquette : "Vers une bienvivance et une approche du care et du quantique du leadership capacitant et vibratoire".

On pense alors au film On connait la chanson avec Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Agnès Jaoui y prépare une thèse sur "les chevaliers paysans de l’an 1000 au lac de Paladru" et Bacri lui répond : "Mais il y a des gens que ça intéresse ?" Nous sommes un peu comme Jean-Pierre Bacri. 

Mais au-delà de l’intérêt, on se demande d’abord que vient faire le mot "quantique" dans cette affaire. Le mot "quantique" fait référence à la science des particules, c’est de la physique, pas des sciences sociales. Sauf à tout mélanger, ou à faire croire qu’en mettant un peu de quantique par-ci, un peu de quantique par là, on aurait l’air plus intelligent.

Certaines croyances utilisent le terme de manière parfaitement mensongère. L'enseignante qui délivre ce master propose aussi à ses étudiants des stages, des retraites dans un centre bouddhiste axé sur l’ésotérisme et le tantrisme. Elle croit en ce qu’elle veut, il n’y a pas de problème, c’est son choix, mais la faculté est là pour apprendre, enseigner, pas pour financer des croyances.

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