ÉDITO - Budget 2025 : "C'est le festival des hypocrites", déplore Étienne Gernelle

À l'Assemblée nationale, les débats sur le projet de loi de finances 2025 promettent d'être mouvementés. "C'est le festival des hypocrites", déplore le directeur du Point, Étienne Gernelle.

L'Assemblée nationale (image d'illustration)

Crédit : BERTRAND GUAY / AFP

BUDGET 2025 - "C'est le festival des hypocrites", déplore Etienne Gernelle

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Le bal des faux jetons bat son plein. Tous ceux qui pendant des années n’en avaient que faire de la dette donnent aujourd'hui à Emmanuel Macron des leçons de gestion financière. C’est le festival des hypocrites, la fête des Tartuffes. Les mêmes qui donnent aujourd’hui des leçons de vertu financière étaient les héros de la gabegie la plus délirante.

Ce sont les mêmes qui dénonçaient pendant des années avec emphase "l’austérité" macronienne. La fameuse austérité, celle qui nous a amenés à 3.200 milliards de dettes.

Prenons d’abord les plus gros : le RN, et le NFP. En haut de leurs programmes : l’abrogation de la réforme des retraites, soit le meilleur moyen d’abréger nos souffrances, en déclenchant tout de suite une crise financière. Puis, il y avait des chèques en pagaille. Pour LFI, hausse de 10% des aides au logement et augmentation du point d’indice des fonctionnaires. Pour le RN, par exemple, baisse de la TVA sur les produits énergétiques.
Bref, le Père Noël au mois de juillet.

Des programmes ruineux

Il faut lire ce qu’écrivaient en juillet Olivier Blanchard, ancien économiste en chef du FMI, et Jean Tirole, prix Nobel d’économie. Ils estimaient que le programme économique du RN nous amènerait, s’il était appliqué, à demander l’aide du FMI en quelques mois, comme la Grèce. Olivier Blanchard, qui est pourtant plutôt classé au centre-gauche, estimait que le programme du NFP était encore pire.

En clair, quand le RN et LFI parlent de catastrophe budgétaire, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Mais j’ai une mention spéciale pour Les Républicains. Ils se sont battus contre la réforme des retraites avec parfois des accents cégétistes, proposant des amendements très généreux. Tout ça a coûté beaucoup d’argent.

Les Républicains qui ne s’attendaient sans doute pas à revenir au pouvoir, doivent gérer aujourd’hui les conséquences de sa démagogie dépensière de l’an passé. Pour ces tartuffes-là, la fête est finie.

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