Finalement, la première ministre Elisabeth Borne ne s'en tire pas si mal en terme de popularité. Au grand dam de François Bayrou, qui a tenté un "pousse-toi là que je m'y mette". Vous vous souvenez ? Il a ouvertement dit qu’elle n’était pas la bonne personne.
Bon il n’était pas le seul vautour à survoler au-dessus de Matignon et à presser Emmanuel Macron de la remplacer. On la disait trop techno, pas assez politique. Les critiques pleuvaient sur elle. Elle n’allait pas pouvoir gérer la secousse des législatives, elle n’avait pas suffisamment d’expérience, elle n’avait pas assez le cuir tanné.
Au final, elle montre de la volonté, de l’assurance. Les Français la découvrent. Elle a réussi à exister. Elle a réussi à devancer le président ou elle fait jeu égal, cela dépend des enquêtes. Elle fait même mieux que Jean Castex au bout de quatre mois à Matignon.
Alors bien sûr, Edouard Philippe, c'était autre chose, il était très populaire dès le départ, et puis il a connu des hauts et des bas. Mais vous savez, c’est assez classique que le premier ministre engrange plus d’opinions favorables que le chef de l’État.
C’est le président qui concentre toutes les critiques. Matignon ne sert plus de fusible. Matignon est presque effacé et c’est Emmanuel Macron qui incarne seul sa politique et qui donc prend seul la foudre. Comment est perçu à l'Élysée cette popularité naissante d'Elisabeth Borne ? C'est une satisfaction ?
Ce n’est pas la popularité d’Elisabeth Borne qui est un sujet de discussion. Ce n’est pas comme avec Edouard Philippe, qui était 10 points au-dessus du président. Mais c’était un pur politique, et il était donc vu comme un rival et d’ailleurs cette popularité a fini par brouiller leurs relations et c’est toujours le cas aujourd’hui.
Avec Elisabeth Borne, c’est comme avec Jean Castex : on a un profil de haut fonctionnaire, c’était presque inespéré pour elle de se retrouver à Matignon. Non, la véritable inquiétude de l’Élysée ce n’est pas une question de personne, c’est une question de situation.
C’est la polarisation de l’opinion, la violence de la vie politique, c’est la crainte d’un automne social qui dérape, c’est la complexité à mettre en œuvre les réformes, à faire voter du budget, à utiliser ou pas du 49.3.
La véritable inquiétude, c’est un gouvernement qui n’a pas de majorité. La popularité d’Elisabeth Borne ne changera rien à l’affaire ! Dans ce contexte, la popularité d’Elisabeth Borne ne changera rien au fait que le gouvernement n’a pas de majorité.
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