Coup de jeune sur les sondages de popularité avec la percée de Gabriel Attal qui détrône Édouard Philippe et Jordan Bardella qui dépasse Marine Le Pen. C’est nouveau. À quoi faut-il attribuer ce vent de jeunisme dans les enquêtes d'opinions ?
Il faut y voir une prime aux animaux médiatiques. Une curiosité pour ces deux personnalités qui ont franchi le mur du son médiatique. C’est le phénomène "vu à la télé". Mais pas seulement. Si on regarde Jordan Bardella : 28 ans, il a pris sa place, et ce n’était pas simple à côté de Marine Le Pen, certains ont essayé, ça n’a pas marché. Il ne s’est même pas imposé et il a l’air aujourd’hui solidement installé.
À tel point qu’il est même allé cette semaine jusqu’à appeler à la dissolution en se disant prêt à être un premier ministre de cohabitation.
On n’adhère ou pas à ses idées, mais on ne peut que constater qu’il y a désormais deux têtes qui dépassent au RN. Et à part sa sortie de route sur Jean-Marie Le Pen et l’antisémitisme, Jordan Bardella a fait très peu de fautes.
Gabriel Attal, aussi, on savait qu’il passait bien à la télé, on savait qu’il avait le sens de la formule, qu’il maîtrisait comme un vieux routard (34 ans) les codes de la communication politique, on sait qu’il a aussi le sens de l’autorité.
Et c’est ça, en fait, qu’ils incarnent tous les deux : le retour d’une forme d’autorité qui ne s’embarrasse pas d’un langage de précaution. Chez Jordan Bardella, l’ordre, la fermeté, ça fait partie de l’ADN du RN. Mais Gabriel Attal a compris que ce n’était plus une histoire de partis. Il a compris que l’expression "vivre ensemble" avait été essorée par les politiques. Il est campé sur le régalien, il marque des points sur le sujet de l’école de la République, celle qui ne transige pas, celle qui défend les victimes et qui pourchasse les bourreaux, il restaure l’autorité.
C’est fou comme on vieillit vite en politique
Est-ce une prime à la jeunesse ? Je pense qu’il y a une envie de renouvellement. Le spectacle de la politique donne envie de changer de tête. Et c’est fou comme on vieillit vite en politique. Emmanuel Macron et Marine Le Pen, on a l’impression qu’ils ont toujours été là.
Après, il y a toujours eu une prime à la jeunesse. Souvenez-vous de Valéry Giscard D’Estaing qui accède à l’Élysée à 48 ans, c’était très jeune à l’époque. Laurent Fabius plus jeune premier ministre à 37 ans et évidemment Emmanuel Macron qui a défié toutes les lois de la statistique, devenu président à 39 ans.
Mais est-ce que cette popularité pèse en termes de poids politique ? C’est la question clé. Mais à priori, Jordan Bardella ne remplacera pas Marine Le Pen à la prochaine présidentielle. Gabriel Attal est encore très loin d’une candidature. Parce que pour être candidat, il faut des soutiens, il faut une artillerie, ça se construit, ça peut aller très vite, mais il faut mettre au point un dispositif.
Par ailleurs, on parle là de popularité, pas d’intentions de vote et les Français, même s’ils sont agacés par le personnel politique, aiment bien jouer avec les sondages. On est un pays qui débat, qui aime challenger, qui se plait à donner des ambitions aux uns et aux autres.
Mais ce n’est pas un sondage, ou une quelconque percée qui va donner une indication et s’il y a un message pour 2027 : rien n’est joué.
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