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Du "mulot" à la fracture numérique : Jacques Chirac, un président connecté

Souvent moqué pour sa méconnaissance du sujet, Jacques Chirac a été le premier président de l'ère d'Internet dont il a accompagné le développement en France.

Jacques Chirac dans les locaux de l'entreprise Carmail le 13 mars 2002 à Paris
Jacques Chirac dans les locaux de l'entreprise Carmail le 13 mars 2002 à Paris
Crédit : AFP
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Benjamin Hue
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Ce n'est pas le pan le plus connu de son parcours hors-norme. Tout le long de sa carrière politique, Jacques Chirac a entretenu une relation complexe avec les nouvelles technologies. L'ancien chef de l'État, qui s'est éteint le 26 septembre à l'âge de 86 ans, a souvent été raillé pour sa méconnaissance du sujet, une image largement alimentée par sa marionnette aux Guignols de l'Info. Mais il a aussi été le premier président français de l'ère d'Internet, dont il a accompagné l'essor en mettant en avant ses usages et en prenant la mesure des enjeux de l'évolution technologique.

Remonter le fil du rapport de Jacques Chirac à l'innovation renvoie inévitablement au "mulot". En décembre 1996, interloqué par la souris d'un ordinateur, le président interrompt une démonstration des fonctionnalités dInternet organisée à la Bibliothèque nationale de France pour demander à l'animateur : "La souris ? Qu'est-ce que l'on appelle la souris ?"

Jacques Chirac  lors de l'inauguration le 17 décembre 1996 à Paris, de la Bibliothèque nationale de France
Jacques Chirac lors de l'inauguration le 17 décembre 1996 à Paris, de la Bibliothèque nationale de France
Crédit : AFP

La séquence, diffusée au JT de France 2 se retrouve au Zapping de Canal+ puis est rapidement reprise par les Guignols de l'info qui feront de la formule du "mulot" l'un de leurs gimmicks favoris pour moquer l'ignorance présidentielle en matière d'informatique, au même titre que la "biscotte de fer en plus plat" et le "grille-pain" pour désigner la disquette et son lecteur.

À l'aube de l'explosion de l'informatique grand public, l'ingénuité de Jacques Chirac passe mal. Particulièrement affecté par l'épisode, le locataire de l'Élysée va redoubler d'effort pour redorer son image et concevoir sa propre vision du numérique. "Il était complètement traumatisé par cette affaire du mulot", se souvient Valérie Pécresse, venue renforcer les rangs des conseillers du président en 1998 pour l'initier à l'outil Internet et aux enjeux du réseau mondial.

Du site de l'Élysée au chat sur Caramail

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