La passion pour les arts non-européens, Jacques Chirac l'a eue à 14 ans alors qu'il était élève au lycée Carnot. "Pour aller de chez moi au lycée, je passais devant le Musée Guimet" [le musée national des arts asiatiques de Paris, ndlr], racontait-il. "Alors, j'ai été le visiter. Et je veux à la vérité dire que, il m'est arrivé souvent de m'arrêter au Musée Guimet et de sauter la classe".
Dans ce musée Guimet, parmi les chefs-d'oeuvre des civilisations asiatiques, chinoises, coréennes, indiennes, c'est la statuaire bouddhique japonaise qui avait la préférence de Jacques Chirac qui s'est éteint ce 26 septembre 2019.
"Ce Japon, c'est vrai, est un pays que j'aime. J'aime ses habitants, ses paysages, sa culture, son histoire, j'en apprécie l'art de vivre, cette exigence de raffinement, ce goût du beau et de l'équilibre qui marque votre civilisation".
Jacques Chirac dira souvent que chaque voyage au Japon était pour lui un nouveau bonheur. Il y avait aussi un côté provocateur chez l'ancien président de la République, dans le fait de s'intéresser à ces arts quelque peu négligés par l'intelligentsia parisienne. En 1995, il pousse le musée du Louvre pour inaugurer des salles consacrées aux chefs d'oeuvre des arts dits "premiers" et, en 2006, il inaugure triomphant le Musée du Quai Branly qui lui est dédié.
"Ces peuples, dits premiers, sont riches d'intelligence, de culture, d'histoire. Ils sont dépositaires de sagesses ancestrales, d'un imaginaire raffiné peuplé de hautes expressions artistiques dont les chefs d'oeuvre n'ont rien à envier aux plus belles productions de l'art occidental", avait-il déclaré alors.