Droits de douane : "Si des entreprises délocalisent, il faudra réquisitionner l'outil de production", estime Fabien Roussel sur RTL

"Des mesures fortes" pour protéger l'industrie française. Alors que la guerre commerciale lancée par Donald Trump début avril sème le trouble sur les marchés financiers et les entreprises de nombreux secteurs, le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, estime sur RTL que l'État doit tout faire pour protéger son industrie.
"Il faut réagir, affirme-t-il, ce mardi 8 avril. Il y a une attente de réaction forte pour nous protéger, protéger nos emplois. Il faut mettre fin à l'hégémonie du dollar, travailler à une autre monnaie pour les échanges internationaux et il faut protéger notre industrie. Protéger l'industrie française, l'industrie européenne, investir dans l'énergie internationale, baisser le coût de l'énergie fortement, subventionner l'industrie, le faire sans hésitation. C'est ce que nous attendons : des mesures fortes de protection, pas par des droits de douane, mais de protection en soutenant des investissements importants dans notre pays".

"Nous voulons, insiste-t-il, des mesures protection en soutenant des investissements dans notre pays. Nous avons besoin de mesures fortes pour maintenir cette industrie ici, et je le dis, si demain des entreprises font le choix de délocaliser, il faudra réquisitionner l'outil de production. C'est comme ça que l'on maintient l'outil ici, quitte à nationaliser les entreprises qui menaceraient de partir".

Fabien Roussel donne ainsi l'exemple de Vencorex, ''500 salariés. 500 salariés menacés''. "C'est une entreprise indispensable dans notre pays parce qu'ils produisent des matières premières pour le nucléaire civil, pour le nucléaire militaire, pour Ariane Espace, pour pouvoir lancer nos missiles. L'entreprise est en redressement judiciaire. Les salariés ont mis sur la table du tribunal qui doit rendre sa décision la création d'une société coopérative d'intérêts collectifs avec 20% d'actionnaires salariés, 40% avec la région, l'agglomération, la ville et 40% d'investisseurs privés. C'est une coopérative associant et des privés et les salariés et le public. pour pouvoir maintenir sur notre sol la production de molécules indispensables. Si on ne fait pas ça, demain, nous serons dépendants d'autres pays, alors que ce que produit Vencorex est indispensable à la nation".