"Sans idéologie." Lors de son discours de politique générale mardi 1er octobre, Michel Barnier s'est dit ouvert à lancer de nouvelles discussions concernant l'instauration d'un "scrutin proportionnel" pour les élections législatives (aujourd'hui un scrutin uninominal majoritaire à deux tours), réclamé de longue date par plusieurs partis politiques, notamment par le MoDem et le Rassemblement National (RN), alors que la droite y est hostile.
Hormis le Royaume-Uni, la France demeure le seul pays européen à ne pas utiliser la proportionnelle pour les législatives. La cheffe de file des députés d'extrême droite Marine Le Pen a salué "le sens de la courtoisie" du Premier ministre, appréciant qu'il se dise "ouvert" à une réflexion sur la proportionnelle. Un mode de scrutin "déjà mis en œuvre au Sénat et dans les collectivités et pratiqué à des degrés différents, chez beaucoup de nos voisins", a insisté l'ex-commissaire européen.
Cette idée a gagné du terrain dans la classe politique récemment. Beaucoup y voient un moyen de limiter le score du RN, de libérer le Parti socialiste (PS) de la tutelle de La France insoumise (LFI) et de faciliter la création de coalitions parlementaires.
Comment ça marche ? Dans le cadre d'un scrutin proportionnel, chaque parti politique présente une liste de candidats. À l'issue du vote, des sièges sont attribués à chaque liste proportionnellement au nombre de voix que chacune des listes a obtenues. "On divise le total des voix obtenu par chaque liste par le quotient électoral pour déterminer le nombre de sièges emportés par chaque liste. Après cette première répartition, il reste des voix à répartir", explique le site vie-publique.fr.
Il existe "deux méthodes" pour répartir les voix restantes ("les restes") : "la méthode du plus fort reste a tendance à favoriser les petits partis (une fois déduites les voix ayant permis la première attribution, les listes ayant le plus de restes l'emportent)" et la méthode "de la plus forte moyenne" favorise "les grands partis (rapport entre les voix restantes et le nombre de sièges déjà obtenus auxquels on ajoute un siège fictif)", poursuit le site.
Toutes les sensibilités politiques sont ainsi représentées. Corrigeant une critique récurrente portée à l'égard du scrutin majoritaire : son manque de représentativité. Or, "contrairement à ce qu'il paraît, le scrutin proportionnel est moins démocratique que le scrutin majoritaire", souligne aux Échos Jean-Philippe Derosier, juriste spécialiste du droit constitutionnel. S'il présente l'"avantage de représenter plus fidèlement la diversité des différents courants politiques", cette diversité "rend difficile l'émergence d'une majorité, ce qui rend difficile le gouvernement".
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