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Le Premier ministre Edouard Philippe à l'Assemblée nationale le 7 avril 2020
Crédit : Alain JOCARD / POOL / AFP
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Faut-il un vote à l’assemblée nationale pour la mise en place du “tracking" ? Cette application sur votre téléphone portable qui pourrait vous dire, une fois déconfiné, si vous avez été en contact avec un porteur du coronavirus.
Des débats sont prévus à l’Assemblée et au Sénat la semaine prochaine. Mais toutes les oppositions, sans exception, demandent un vote à Édouard Philippe. Le Premier ministre a promis d’y réfléchir, mais c'est tout déjà réfléchi. À partir du moment où le débat sur un vote est installé, le vote devient obligatoire. Puisque, comme me l’a fait remarquer un responsable de la majorité, si l’on refuse le vote que réclame les oppositions, il y aura automatiquement un soupçon sur ce que le gouvernement veut faire.
Dans la période, c’est impossible. Édouard Philippe, le Premier ministre est donc en train d’y réfléchir.
Si le vote est avant tout symbolique, le débat sert-il au moins à quelque chose. Dans la période assurément, oui. Le tracking soulève des questions sur les libertés individuelles : le droit à l’anonymat, le secret médical, le libre consentement, l’accès aux technologies. Sur l’efficacité du tracking aussi, il y a débat, parce qu’elle n’est pas évidente du tout. Ça fait beaucoup de questions, je sais.
Sur les libertés en particulier, il y a de quoi en parler. Les obsédés de la technologie pour résoudre tous nos problèmes ont de drôles d’arguments. Le plus courant est de dire que nous acceptons déjà d’être géolocalisé en permanence par Google, entre autres. Oui, sauf que Google est une entreprise, pas un État. Une entreprise se soucie de sa réputation, beaucoup moins un État.
Le risque aussi, c’est de banaliser l’idée que nous pourrions être trackés pour notre bien. Et ça, ça intéresse beaucoup de secteurs économiques, comme ceux de l’assurance.
Ce sera assez binaire et ne résumera pas les points de vue, mais il y aura eu un vote.
Olivier Bost
Donc il faut en débattre, mais pour voter sur probablement sur le discours que le Premier ministre aura fait pour exposer le système. Il sera demandé à tous les députés : êtes-vous pour ou contre ? Ce sera assez binaire et ne résumera pas les points de vue, mais il y aura eu un vote. C’est toujours mieux que rien, car les débats sans vote à l’Assemblée, on connaît, c’est possible depuis la dernière réforme constitutionnelle de 2009, et c’est souvent très ennuyeux.
Il manque une petite tension : celle de l’attente du résultat du vote. Dans la majorité de la République En Marche, jusqu’au numéro 2 du parti, plusieurs se sont dit opposé au principe du tracking. Dans un premier temps, des ministres et pas des moindres, Christophe Castaner à l’Intérieur, Olivier Véran à la Santé, avaient fait part de leur réticence. l y a donc un risque, c’est qu’on ne retienne que le fait politique : une majorité divisée. C’est un petit risque, c’est vrai, mais il est bien moins grand que celui de rogner sur nos libertés individuelles.
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