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Nicolas Hulot a annoncé sa démission du gouvernement mardi 28 août 2018
Crédit : Bertrand GUAY / AFP
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Nicolas Hulot donne éternellement le sentiment de revenir avec son pacte de 2007, qu’il a resservi déjà plusieurs fois. Nicolas Hulot reste Nicolas Hulot comme s'il n'avait pas été ministre, comme s'il ne se souvenait pas que le réel est toujours plus compliqué.
Il reste dans un mélange de naïveté politique, dans cette idée que tout le monde pourrait tomber d'accord pour sauver la planète, dans un doux rêve de consensus... Une naïveté qui tranche avec la grande radicalité de ses idées pour changer la société, pas très loin d'une extrême gauche ultra-dirigiste. C’est là qu'il faut toujours se rappeler que Nicolas Hulot a voté Jean-Luc Mélenchon en 2012 et Benoît Hamon en 2017. L’ancien ministre a échoué aux responsabilités mais il revient toujours inlassablement avec l'idée d'éveiller les consciences.
Mais cette fois, Nicolas Hulot va très loin jusqu’au ridicule. Il faut lire aussi ses incantations pour un nouveau monde. Une très longue litanie sous forme de liste de bonnes intentions qui commencent toutes par : "Le temps est venu de… "… Je vous en donne trois quatre. "Le temps est venu d'applaudir la vie", "Le temps est venu de ralentir", "Le temps est venu de créer un lobby des consciences". Il y en a 100 comme ça...
Il faut bien le constater, sa voix porte. Nicolas Hulot reste l'une des personnalités les plus respectées par les Français dans un pays où la confiance fait largement défaut. Les écologistes n'ont personne qui soit plus écouté et plus respecté. Alors ils acceptent tous ses sorties médiatiques, en se disant que ça fait avancer leur cause. Mais est-ce vraiment le moment de l’écologie ?
Les écolos pensent que le choc du virus est l'occasion de faire changer les choses en profondeur. Les gouvernements ont bien trouvé des centaines de milliards d’euros en creusant la dette pour sauver l’économie. Il serait possible de le faire pour répondre à une autre très grande menace, plus grande que le virus : le réchauffement climatique. Et puis le confinement a fait réfléchir et revenir à l'essentiel.
Dans des études d’opinion, près d'un Français sur deux pensent qu'il consommera moins de choses à la réouverture des magasins. Nous allons effectivement voir plus de vélos dans les rues des grandes villes et nous achèterons peut-être un peu moins de babioles en plastique fabriquées en Chine.
Ce n'est pas si évident et on voit bien que mélanger en ce moment : épidémie, mondialisation, surconsommation et déforestation, ça peut donner un discours un peu confus comme le poème de Nicolas Hulot. C’est pour ça que même si les écolos poussent leurs idées, ceux qui sont plus politiques comme Yannick Jadot notamment se montrent un peu plus prudent.
Ils n'oublient pas qu'une autre urgence, bien plus rapide et bien plus concrète va très vite s’imposer : la crise économique, l’urgence sociale risquent d'écraser toutes les autres.
La question finalement n'est pas de savoir si Emmanuel Macron arrivera à capter ce sujet. Le défi des écologistes, bien au-delà de leur positionnement politique, à gauche ou très à gauche c'est d'arriver à expliquer que l'urgence économique et social peut parfaitement se combiner avec une transition écologique. Pour reprendre la formule : " Qu'on peut s'occuper des fins de mois difficiles….et de la fin du monde".
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